de CHAUSSANDE,

chassand ..................
o  Généalogie   a
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Fiefs
: sg de St Roman (St-Romain-en-Viennois?), sg de Malijay.
Famille anoblie en 1501 et 1520, créée baron par le pape en 1707.

Généalogie en Texte :
-  Jean de Chaussande x 1497 Marguerite de Bus, fille de Jean Baptiste II & d'Angèlique de Génas

I. Gabriel de Chaussande, tige des sieurs de St Roman de Carpentras
 x Esprite de Cheylus, fille de Jean de Cheylus, co-seigneur de Venasque & de Louise d'Alleman
II. Marguerite de Chaussande  x 1618 Thomas d'Inguimbert de Saint-Veran +1667, fils de Pierre & de Catherine Mercier
II  Catherine de Chaussande  x Pierre de Cheilus , fils de Louis et de Sibille d'Urre

I.  Pierre de Chaussande, sg de St-Roman  x Marie-Madeleine de La Motte de Teste
II. Elisabeth de Chaussande de Saint-Roman x 3/3/1675, Carpentras,  Joseph de Cohorne, 4/1634-1715, capitaine de vaisseau,
fils de Thomas, Docteur en droit, vice recteur du Comtat  & de Marguerite de Bernardy de Sigoyer

I. Antoine François-de-Paule Hyacinthe de Chaussande de Saint-Roman x  Marie Anne de Prayet
II. Anne Françoise Caroline Geneviève de Chaussande de Saint-Roman, 1784 Carpentras-12/1/1834, t. 21/10/1833
x  6/8/1804, Madrid, Louis Paulin Jacops, marquis d'Aigremont 1769-1846

I.  Alexandre de Chaussande ° v 1680  x  Marie de Ferrand v 1690
II. noble Messire François de Chaussande de Cheilus, de Carpentras, fils de noble messire Alexandre & de Marie de Ferrand
x 28/6/1730 Valréas, Marie Magdeleine de Chapuis de Caritat, fille de noble messire Pierre & de dame Magdeleine de Lopis
CGV 162810
II.  Thomas Augustin de Chaussande, capitaine au régiment de Saligny, chevalier de Carpentras, Baron de Saint-Roman, sg de Maligeay
 x 26/11/1748, Avignon, Diane Gabrielle de Baroncelli-Javon 24/11/1725 Avignon-23/6/1794 exécutée à Orange.
Le château de Malijay fut vendu en 1748 par les Pazzis de Séguins, marquis d’Aubignan, à Thomas de Chaussande, seigneur de Saint Roman.
III Antoine François de CHAUSSANDE 1754
III Marie Henriette Louise de CHAUSSANDE 1766-1794
III Biby de CHAUSSANDE
III  Joseph de Chaussande, baron de Chaussande, x 6/10/1802 Avignon,  Marie Alexandrine Pauline de Baroncelli-Javon, °17/1/1783 Paris ,
 fille d'Alexandre Joseph Félicien,& de Alexandrine Marie Orée dite de Courselles
IV.  Henri de Chaussande ° v1805, Sous-lieutenant d'infanterie.
IV. Alexandrine de Chaussande, 13/10/1805 Carpentras, x  16/11/1825, Avignon, Claude de Planta de Wildenberg 1803
IV. Alexandre Charles François de Chaussande 1803, baron de Chaussande x Jeanne Lacroix
V.  Pauline de Chaussande  x 7/7/1869, Paris, Alfred Demange
V. Alexandrine Amélie Philippine de Chaussande, ° 25/6/1833 Montpellier 
V. Adrien Alexandre Antoine de Chaussande, 16/2/1837 Montpellier-5/2/1917, Lieutenant-colonel d'infanterie, baron de Chaussande,
x  10/2/1874 Marie-Louise Dumont
VI. Paulin de Chaussande °3/11/1875 Paris, Baron de Chaussande,Ch. de la Légion d'Honneur
x  Alice Brunel, fille de  Paul & de Mathilde Laurans de Charpal
VI.  Helene Aurelie Marie de Chaussande x 16/6.1903, Marseille, Emile Julien Trillat
III. Thomas Alexandre Joseph Jean de Chaussande 1751- 11/1/1791 massacré à Carpentras, Ch de Malte le 30/6/1789

- Esprit de Chaussande + 4/1/1661 Saint-Roman-en-Viennois, Prieur et seigneur de St Roman
CGV261212

Notes individuelles
Source : Les 332 victimes de la Commission populaire d'Orange en 1794
Thomas Alexandre Joseph Jean de Chaussande
M. de Chaussande voyait avec terreur les patriotes avignonais envelopper Carpentras pour en faire le siège. Le 11 janvier 1791, muni d'un fusil et d'une gibecière,
il sortit de la ville avec l'intention de se retirer au château de Javon, propriété de son grand-père maternel ;
 mais il fut arrêté par la troupe des patriotes qui l'obligea d'aller au bois de M. de Pelletier, sur le chemin de Monteux, où campait l'armée avignonaise.
Dans la journée, un détachement de troupe étrangère fut surpris dans une ronde, et essuya vis-à-vis ce bois une fusillade qui lui tua un homme et en blessa trois autres.
La troupe se débanda et se replia autour de Carpentras. A dix heures du soir, M. de Chaussande cherchait à rentrer dans la ville ;
les patriotes l'aperçurent, l'entourèrent, l'accusèrent d'être du rassemblement d'où était partie la fusillade , et un menuisier surnommé Bonco-fine
le perça par derrière d'un coup de baïonnette, à la porte d'Orange. On le transporta mourant à l'hôtel de ville, où il expira à trois heures du matin,
après avoir pardonné à ses bourreaux, et reçu de M. Justiniani les derniers secours de la religion. Son corps fut déposé dans un cercueil en attendant l'heure de la sépulture.
Après sa mort, le bruit circule de plus en plus que M. de Chaussande était au bois de Pelletier ;
— qu'il s'est formé dans ce bois un rassemblement de nobles qui veulent détruire le tiers-état ; les esprits s'exaltent, les têtes se montent.
« Proh dolor ! Voilà que tout à coup, dit M. Gardiolle , des femmes patriotes prennent le cadavre de l'infortuné M. de Chaussande, le jettent avec son cercueil par les degrés de la mairie dans la rue,
où des patriotes lui passèrent une corde au cou et le traînèrent dans les rues et les bourbiers de la ville au milieu d'atroces vociférations, et chaque fois qu'ils passaient devant sa maison,
située rue du Collège, ils heurtaient la porte en invitant sa mère et ses sœurs à venir voir cet horrible spectacle. Fatigués enfin de traîner ce cadavre, ils allèrent le jeter à la porte du cimetière. »
M. Denoves attribue ces actes d'infamie aux détachements des gardes citoyennes des pays voisins, en garnison à Carpentras.


Diane Gabrielle de Baroncelli-Javon 24/11/1725 Avignon-23/6/1794 exécutée à Orange
et sa fille Marie Henriette Louise de CHAUSSANDE

Après la mort de son fils, Mme de Chaussande et sa fille Henriette vinrent se fixer à Orange, rue de Tourre, dans la grande maison Falque.
Elles vivaient retirées dans leur maison avec une fille de service, Marie Aymard, de Grenoble, qui les servait depuis dix ans avec un entier dévouement.
La persécution s'abattit sur cet asile de la paix.

Le 2 germinal an II (22 mars 1794), le comité de surveillance d'Orange, voulant donner aux lois des 12 août et 17 septembre 1793 leur pleine et entière exécution,
lança des mandats d'amener contre les principaux habitants de la ville. Quatorze personnes parurent au comité. Parmi elles se trouvèrent Mme de Chaussande et sa fille.
Voici le procès-verbal de leur interrogatoire :
« Interrogatoire de la veuve Soissande.
« L'an II de la République et le 2 germinal, le comité de surveillance, conformément aux lois des 12 et 17 septembre, a lancé un mandat d'amener contre la veuve Soissande,
demeurant à Orange, laquelle étant interrogée :
 quel est son nom, a répondu : Gabrielle Soissande (1).
Interrogée de quel pays elle est, a répondu: Être d'Avignon.
D. Quel âge elle a ? R. 68 ans.
D. Si elle est noble ? R. Être ex-noble.
D. Quel était son état avant la Révolution ? R. Vivre de ses revenus.
D. Quel était son état depuis la Révolution ? R. Être veuve et tranquille dans sa maison.
D. Sur ce qu'elle a fait pour la Révolution ? R. N'avoir rien fait contre elle, et avoir fait tout ce qui dépendait d'elle.
D. Sur ce qu'elle a lait contre la Révolution ? R. Rien du tout.
D. Sur sa conduite pendant que les infâmes Marseillais étaient dans cette commune ? R. N'en avoir aucun de logé chez elle, et avoir resté enfermée
pendant tout le temps que les Marseillais ont été dans cette commune.
D. Si elle n'a pas d'enfants ou de frères émigrés ? R. N'en avoir point.
D. Sur les motifs qui l'ont déterminée à habiter cette commune depuis trois ans ? R. Que c'était par rapport à la perte de son fils qui fut massacré.
D. Pour quel motif son fils a été massacré ? R. Ignorer les raisons de la mort de son fils.

(1) Le registre du comité et autres documents la nomment Soissande ; Son nom est de Chaussande,

D. Si elle a quelque chose à ajouter ou diminuer au présent interrogatoire ? R. N'avoir rien à augmenter ou à diminuer.
Sa fille répondit dans le même sens aux questions qui lui furent faites.
Après cet interrogatoire, le comité, « considérant que les citoyennes Soissande mère et fille ont toujours manifesté leur attachement à la Révolution,
et qu'il n'est rien parvenu contre elles à la connaissance du comité depuis qu'elles habitent la commune d'Orange, délibéra à l'unanimité
qu'il les regardait comme de bonnes citoyennes et, comme telles, n'être pas dans le cas prévu par les lois des 12 août et 17 septembre 1793. »
Suivent les signatures.
Néanmoins le 23 prairial (11 juin), l'accusateur public de la Comnission lança contre elles un mandat d'arrêt qu'il fit parvenir au comité de surveillance.
Le comité lui répondit immédiatement : " Nous recevons dans l'instant, citoyen, ta lettre et le mandat d'arrêt contre les Soissande. Nous te prévenons qu'ayant appris par voix indirectes
que ces femmes avaient entretenu des correspondances criminelles avec les ennemis de la République, nous avons lancé ce matin un mandat d'arrêt contre elles,
qui a été exécuté. Les scellés ont été apposés de suite sur leurs papiers. Nous en avons tiré quelques lettres contre-révolutionnaires que nous ferons passer demain
au greffier de la Commission avec d'autres papiers concernant d'autres détenus. "
Viot, de son côté, ordonna à l'agent national de la commune de saisir les papiers de la veuve de Chaussande. Il reçut de l'agent national l'avis suivant le 26 prairial (14 juin) :
« Je t'instruis, citoyen, qu'au moment où ta lettre du 24 courant me fut remise, je me rendis avec un officier municipal et un des courriers de cette commune à la maison des Chaussande
pour l'apposition des scellés sur les effets et la mise en séquestre de leurs papiers. Le comité de surveillance, plus tôt instruit que moi, avait déjà apposé le scellé sur les papiers.
Je le fis mettre sur toutes les portes pour la conservation du mobilier pendant la nuit. Hier, à 7 heures du matin, je me proposais de faire procéder à l'inventaire,
mais la quantité considérable de meubles, livres, etc., que renferme cette maison, aurait fait durer pendant plusieurs jours.
Les opérations importantes dont la municipalité est chargée dans ces circonstances, exigent impérieusement que tous ses membres et surtout l'agent national assistent à toutes ses délibérations.
Le scellé a été apposé sur toutes les portes et fenêtres, et un garde-scellé a été établi, de sorte que tout est en sûreté, et dans quelques jours l'inventaire se fera.
Le livre de raison des Chaussande a été porté au secrétariat de la commune. La municipalité va y puiser les renseignements nécessaires pour faire arrêter entre les mains des débiteurs
dans son ressort ou ailleurs tout ce qu'ils doivent. J'y tiendrai la main. Salut et fraternité. »
Les lettres soi-disant contre-révolutionnaires, dont parle le comité, sont des correspondances de famille, où l'on fait quelques réflexions sur les malheurs des temps que l'on traversait.
Elles sont écrites par Madame de Javon, d'Avignon, belle-sœur de Madame de Chaussande.
Dans une de ces lettres, datée du 31 mars, sans indication d'année, Madame de Javon parle de leurs deux frères, l'un commandant, l'autre chevalier, tous deux décédés.
Dans une autre du 14 décembre, aussi sans indication d'année, elle s'y réjouit du rétablissement de la santé d'Henriette, et donne des nouvelles du chevalier qui annonce son prochain retour de Rome.
Une troisième, sans date aucune, concerne une affaire de famille :
« Ma sœur a montré, y est-il dit, votre lettre à gens d'affaires, qui l'ont trouvée telle qu'elle est; mais ils lui ont dit qu'il n'était pas temps de remuer; qu'il n'y avait pas de justice établie,
et que les honnêtes gens avaient toujours tort, et étaient toujours lésés dans ces temps-ci; et que ce serait vouloir donner son argent inutilement et à pure perte que de remuer en ces malheureux temps.
Ma sœur ne voit pas d'autre parti à prendre que celui de la patience, et de l'espérance d'un meilleur avenir.
Nous prenons beaucoup d'intérêt à tout ce qui vous touche, et nous n'oublierons rien pour vous témoigner dans toutes les occasions, notre sincère attachement. »
Telles sont les lettres contre-révolutionnaires qui excitèrent la fureur de l'accusateur public.
Madame de Chaussande et sa fille, enfermées le 23 prairial (11 juin) dans la prison de la Cure, comparaissaient le 8 messidor (24 juin) devant la Commission populaire.
« Gabrielle Javon Chaussande, dont la haine pour la liberté et l'égalité est aussi ancienne que la Révolution, ci-devant noble, elle est mère d'émigrés qui combattent aux frontières avec les ennemis de l'Etat,
pour nous redonner des chaînes ; c'est elle qui conspire avec eux, la perte de la chose publique ; c'est elle qui leur procure les moyens d'exister à l'étranger, en leur faisant parvenir des secours pécuniaires ;
c'est elle qui entretient avec eux des correspondances et des intelligences criminelles ; c'est elle en un mot qui conspire avec eux contre l'unité et l'indivisibilité de la République et qui est leur complice. »
Elles furent condamnées à l'échafaud, et conduites en attendant l'heure suprême dans la cour du Cirque. Impossible de dire ce que la jeune fille témoigna d'affection et de tendresse
à sa respectable mère pour lui adoucir les horreurs de la mort.
Les têtes de la mère et de sa fille Henriette roulèrent dans le même panier, le 23 juin, à six heures du soir.





 © Jean Gallian 2007