de CHABAUD


Familles associées : Sade, Tonduti, Capelli en Venaissin

Fiefs : Tourette-Levens, Cabrières , Aspremont, Peillon

 

Pierre Chabaud fut reçu docteur en droit de l'Université d'Avignon en 1621.
Trophime Chabaud, son fils,  fut reçu docteur en droit de l'Université d'Avignon en 1659.
Familles associées :

I. Asturge CHABAUD v1170-  x <1195 Milon BADAT +<1254
II.  Douce BADAT v 1195-1252 x Romée de VILLENEUVE-VENCE
Déchu de ses fonctions après le décès du comte catalan Raymond-Bérenger V de Provence et l'arrivée de Charles Ier d'Anjou, frère de Saint-Louis,
Romée de Villeneuve doit vendre ses terres. Asturge Chabaud, sa belle-mère, veuve de Milon Badat, rachète les terres de Romée de Villeneuve
afin qu'elles reviennenent à ses petits enfants.  

Notes individuelles

http://www.nicerendezvous.com/car/component/option,com_dicohisto/Itemid,545/catid,2/dicohistoId,261/dicohistoTask,dicohistoDetails/
Alain VENTURINI :
Citée dès le XIe siècle, la famille Chabaud connaît une réussite aussi ancienne que celle des Badat, puisqu'elle donne un consul à Nice dès 1146 (Guillaume Chabaud)
et un autre en 1164 (Bertrand, frère de Guillaume). Il s'agit cependant, comme les Badat, d'un lignage roturier, puisque ces deux consuls et leurs frères Raimond
(lui-même consul en 1177 ou 1178) et Isnard figurent en 1152 dans la liste des hommes que Laugier de Gréolières a " pour l'église et l'évêque de Nice ".
Si Bertrand et Isnard ne paraissent pas avoir laissé de postérité connue, la famille se poursuit avec les branches issues de l'aîné, Guillaume, et du puîné, Raimond.

Guillaume donne naissance au rameau dit des seigneurs dela Caïnée, car l'un de ses descendants, Raimond, obtient par mariage, dans le dernier quart du XIIIe siècle,
une part de la seigneurie de ce castrum. Si elle ne quitte pas Nice, cette branche aînée, après Guillaume, ne joue qu'un rôle effacé tant durant l'époque du consulat
que postérieurement. Ce sont les descendants de Raimond qui occupent plus longuement le devant de la scène

Le fils cadet de Raimond, Pierre, est à son tour consul, dans une circonstance qui illustre l'engagement partisan de la famille. Il fait en effet partie du collège consulaire qui,
en 1210, va porter au comte Sanche la soumission de Nice. Les descendants de Raimond se rangent en effet dans le parti " provençal " ou anti-génois,
aux côtés notamment de la famille Guigon-Ricard et d'une partie des Riquier. Cet engagement peut être ancien, puisque Raimond lui-même a été consul à un moment où,
soumise de nouveau à l'autorité du comte de Provence (en l'espèce Alphonse Ier), Nice conclut un traité avec Pise, qu'elle avait combattue quand elle était dans l'orbite génoise.
 Le parti génois dominant la plupart du temps dans le premier tiers du XIIIe siècle, avant la victoire définitive de Raimond-Bérenger V, les Chabaud ont eu évidemment plus de mal
à accéder au consulat. Ils n'en connaissent pas moins une brillante réussite économique et sociale

Il nous est en effet parvenu le testament du fils de Pierre, Raimond, fait le 1er juillet 1223. D'après les legs qu'il décide, celui-ci doit posséder l'une des toutes premières fortunes niçoises.
Il laisse en effet à ses deux filles Guilherma et Tiburge 1300 livres de génois, soit une dot de 650 livres chacune. A titre de comparaison, Douce, fille de Milon Badat, doit avoir une dot de 1000 livres
de génois quand elleest promise à l'un des fils de Simone Vento et elle apporte finalement 750 livres à Romée de Villeneuve.
Quelles qu'aient été les bases de la fortune familiale, Raimond Chabaud l'a accrue en faisant commerce de son argent : d'une part, en prenant à ferme la gabelle de Nice,
d'autre part, en prêtant à intérêt. Il comptait parmi ses débiteurs au titre de la gabelle vraisemblablement la commune de Grasse (pour une somme supérieure à 300 livres de génois)
et sans doute des Montpelliérains, dont il déclare avoir reçu 100 livres. Parmi ses débiteurs " privés " se trouvent quelques-uns des principaux Niçois
(Jacques Riquier et ses cousins ; Bertrand Riquier ; Rostang Badat). Ses créances doivent atteindre, et sans doute dépasser, 500 livres de génois, alors que ses dettes ne s'élèvent
qu'à 55 livres environ. Ses possessions foncières, qui doivent revenir à ses fils Pierre, Milon et Geoffroi, ne sont malheureusement pas détaillées.
Nous apprenonsseulement que Raimond a des bienfonds dans le territoire de Nice, puisqu'il lègue sa terre de Fouont-Cauda à son neveu Pierre Gaterius.
Il a aussi dans la ville des maisons et une tour, qu'il met à la disposition de ses parents.
Mais il est surtout devenu un seigneur châtelain. Si son testament ne mentionne clairement que Châteauneuf, nous pouvons conjecturer, avec Caïs de Pierlas,
qu'il tenait tout ou partie de Tourrette [-Levens]. Nous pouvons aussi y adjoindre le Puget-Treize-Dames. Les deux premiers de ces castra sont parvenus à Raimond Chabaud
du fait de son mariage avec une petite-fille d'Isnard de Châteauneuf : après les Riquier, les Chabaud se sont donc alliés, de manière médiate, aux Orange,
donc aux anciens seigneurs de Nice. Nous ne savons s'il a jamais été adoubé chevalier : il en possède du moins tout l'équipement.
Par son mode de vie, son mariage et ses parts de seigneurie, il a dû sans aucun doute pouvoir faire oublier la roture familiale originelle.

Son cousin Raimond, cité dans son testament, et son petit-cousin, également prénommé Raimond, ont dû connaître, mutatis mutandis, une réussite comparable.
En effet, le dernier cité a été en mesure d'acheter, vers 1240, le castrum d'Aspremont. Lui-même ou son père se sont aussi vus confier par l'abbé de Saint-Pons
 le lieu de Saint-Blaise, pour le mettre en valeur et l' "enchâteler " : ils y ont investi de l'argent, au moins 125 livres de génois dans la construction d'une tour.
Le rang atteint par les Chabaud "d'Aspremont" est clairement attesté par le mariage du fils aîné de Raimond, Pierre, avec Mabilia, fille de Giraud de Villeneuve

Après la victoire définitive du comte Raimond-Bérenger V et la suppression du consulat (1229-1230), les grandes familles niçoises, même celles qui lui étaient favorables,
ne vont plus avoir, pendant plus d'un demi-siècle, de rôle officiel à jouer dans la ville. Certaines, comme les Chabaud, vont trouver une compensation
dans l'accroissement de leurs possessions terriennes. Nous avons vu le cas de la branche d'Aspremont. Dans celle de Tourrette, Milon, fils cadet du testateur de 1223,
complète et amplifie les acquis paternels. Coseigneur de Châteauneuf pour un tiers, il est, dès 1251 au plus tard, seul seigneur de Tourrette
(ce qui vaudra au castrum son nom de " Tourrettes des Chabaud "). Il acquiert aussi un tiers de Contes.
Par son mariage avec Sibylle de Villeneuve, nièce de Romée, il devient également coseigneur de Coaraze et seigneur de Clans et Alloche.
Ce bel ensemble sera peu à peu morcelé par les partages successifs, Milon lui-même ayant laissé trois fils

Avec la lente émergence d'un régime syndical, à partir du règne de Charles II d'Anjou, les Chabaud auraient pu jouer de nouveau un rôle à Nice.
Mais, si l'on retrouve les Chabaud de la branche de Tourrette présents aux tout premiers temps du syndicat, globalement, la famille, contrairement aux Badat et aux Riquier,
va être absente de cette nouvelle période d'autonomie urbaine dûment octroyée par le pouvoir angevin.
S'ils ne quittent pas Nice, Chabaud d'Aspremont et de Tourrette se consacrent désormais à leurs seigneuries

La Guerre de l'Union d'Aix amène la dépossession des Chabaud d'Aspremont.
Opposé au parti duraciste, Pierre Chabaud, lointain héritier de Raimond, voit son castrum d'Aspremont conquis de vive force par les Niçois, à qui le roi Charles III inféode ensuite le lieu (1385).
Ayant servi Marie d'Anjou comme viguier de Grasse, Pierre ne peut, après la dédition de 1388, rentrer en grâce auprès des nouveaux maîtres savoyards.
Aspremont passe aux mains du comte de Savoie qui, en 1406, le vend pour 2000 florins à Louis Marquesan, neveu de Pierre.
Les Chabaud de Tourrette ne souffrent pas de cette période troublée, mais, au XVe siècle, ils continuent à se tenir à l'écart de la vie de Nice

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CHABAUD de Cavaillon
D'après le cadastre de 1416 à Cavaillon, les frères Jacques et Augier Chabaud possèdent 625 éminées, soit 48,4 hectares. Ils sont prud’hommes des Taillades.
En août 1421, Jacques Chabaud est qualifié de noble, lorsqu’il se maria (ou se remaria) avec Sanchette, sœur de noble Guillaume Agar de Cavaillon.
En novembre 1421, son neveu Gabriel Chabaud, fils de son frère Augier, épousa une noble de Cucuron, Laurette de Turbiis.
Source : Les nobles de Cavaillon (XIIIe‑début XVe siècle)- Germain Butaud


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