d'AURUCE
  • Une famille du Dauphiné
  • Seigneur de Largentière en Briançonnais.
  • D'azur, à une truite d’argent, posée en barre. 
  • D'azur a un omble d'argent; creté, lorré de gueules placé en barre au chef bastillé d argent.

Auruce1       Auruce2  


I. Guigues  AURUCE de L'ARGENTIÈRE 1125-, Seigneur de l'Argentière 
II. Pierre AURUCE de L'ARGENTIÈRE 1150-
III. Aubert AURUCE de L'ARGENTIÈRE 1180- Seigneur de Montbonnot
IV. Pierre II AURUCE de L'ARGENTIÈRE,1205-, Maréchal du Dauphiné
x Béatrice ALLEMAN de Valbonnais 1205-, fille de Odon Ier & de Bérengère de Châteauneuf d'Albenc.
En 1225, la fille d'Odon Alleman, mariée à Pierre Auruce, fils d'Aubert Auruce, maréchal du dauphin, reçoit
en dot des redevances à Vizille. Arch. de l'Isère, B. 4321 (IV, 183b).
V.Guillaume AURUCE de L'ARGENTIÈRE 1225-1313, Maréchal du Dauphiné
VI. Aude AURUCE de L'ARGENTIÈRE 1247- x  Aymar II de TULLINS 1240-1283, Seigneur de Tullins (38)
V. Guigues +1313 x v 1265  Léoncie ALLEMAN va 1230-
VI. Alix d'Auruce, 1277-1320, dame de Largentière x v 1295 Raynaud de Montauban, baron de Montmaur, seigneur de Beauchaine, de Lus, du Devoluy
     (Raynaud avait épousé en premières noces, vers 1270, Sybille de Trets)
x2  1317 avec Jean de RAME, fils d'Odon

R. D.
23 juillet 1322.  Concession par Henri Dauphin, élu de Metz, régent  le Dauphiné, à Jean Auruce, d'Exilles, en récompense
de services, de la mistralie, greffe et notariat d'Exilles, pour jouir des droits et émoluments attribués auxd, officiers.
Grenoble, Invent. Briançonnais, 489 (à 1302).

La famille Auruce percevait à la Grave quelques droits seigneuriaux. Guigues Auruce les vendit au Dauphin vers 1300,
et ce prince les revendit peu après.

11 juillet 1278.
Transaction entre noble Pierre d'Auruce, chevalier, seigneur de Montbonnot, et noble Hugues Hermion,  prieur de St-Nazaire : les biens et droits acquis par le
prieur de Guigues de Montbiuol et de Guigues Magnin, son prédécesseur, à St-Nazaire, ceux acquis de Guigues de Montchenu et de la veuve de Guillaume Lombart
demeureront au prieuré, qui aura toute juridiction dans les limites spécifiées ; lui et ses hommes pourront envoyer paître leur bétail dans les pâquerages du
territoire de Montbonnot ; il ne, pourra détourner les  eaux du moulin du prieuré, etc.. Lundi après st Jean-Bapt.
Grenoble, Invent. Graisivaudan, II, 519-20.

23 juillet 1278.
Hommage rendu à Pierre Auruce (Auruscii), chevalier, seigneur de Montbonnot, par Guigues Morardi d'Arces, fils de feu Hugues Morardi et de Guiffrède,
pour tout ce qu'il possédait au mandement dud. Montbonnot et dont il a été ensaisiné, ainsi que pour une condamine, jadis à dame Anfelise, et ce qui appartenait
à celle-ci, notamment ce qui était tenu par Pierre et Roux de Charrière, etc. Il promet d'obtenir de son frère Aimond le même hommage en faveur de Pierre.
Reconnaissance au dauphin pour ce qu'il tenait dans le mandement de Montbonnot, avec la maison forte d'Arces rendable. Jean Margallii not..., ind. 6...
Arch. de l'Isère, orig. parch. Invent. Graisivaudan, II, 438, 8-9, 439b (21 juil.. 1er août).

Notes et souvenirs inédits du chevalier Louis Des Ambrois de Nevache
Guigues Auruce ou Auras (Aurucius) né à Césanne d'une famille ancienne qui avait donné son nom à la fontaine d'Auruce (fons Aurucii)
sur le territoire actuel de Solomiac, était l'homme le plus important de l' État du dauphin Guigues-André, un des souverains les plus remarquables
qu'ait eu le Dauphiné, l'avait investi de toute sa confiance et avait créé pour lui la charge de maréchal, charge unique comme celle de connétable de France,
 à laquelle était attaché le commandement suprême de toutes les forces militaires. Le même prince, en mourant nomma la Dauphine régente
avec l'obligation de se consulter avec Auruce, son fidèle maréehal. Guigues Auruce eut un fils nommé Obert, qui lui succéda dans la dignité de maréchal,
et une fille qui épousa David de Cros, gentilhomme savoyard qui tenait du comte de Savoye la charge alors considérable de châtelain d'Aveillane. La famille Auruce,
alliée aux principales de l'ancienne noblesse de Susa, coatinua à subsister à Césanne, où elle avait des droits de conseigneurie, jusqu' au quatorzième
siècle. Aprés la moitié de ce siécle nous n' en avons plus aucune trace.


Biographie bibliographie du Briançonnais, canton de Briançon, par Aristide Albert 1895.
AURUZ ou AURUCE.
La famille Auruz ou Auruce appartenait au Briançonnais et était originaire de Cezanne (en Piémont). (Indication formelle d'un hommage prêté à Guigues,
Dauphin, le 1er juillet 1332 : Guigues Auruce de Cezanne). (Inv. de la Cour des Comptes). C'est au XIIIe siècle que les Auruce occupèrent,
dans le Dauphiné, une considérable position. Othbert Auruce fut élevé par le choix du Dauphin Guigues X, dit Guigues-André,
à la dignité de maréchal (commandant en chef de son armée) ; les historiens Dauphinois, assignent à ce grade, l'importance et
les attributions de nos anciens connétables. Othbert Auruce fut le général, le conseiller, l'ami de Guigues-André, qui lui donna
dans son testament, de 1230, la marque de la plus haute faveur et de la plus flatteuse confiance en le nommant son
exécuteur testamentaire, en soumettant la Dauphine, en cas de viduité, à associer Othbert Auruce comme conseiller, à
la tutelle du jeune Dauphin, son fils. Dans tous les actes importants de cette époque, Othbert Auruce, Marescalus,
figure comme témoin.
Un jour, en 1227 ou 1228, le maréchal Auruce devint le prisonnier de Thomas I, Comte de Savoie. Les guerres
étaient fréquentes entre les Dauphins et les Comtes de Savoie, leurs états étant fortement enchevêtrés et chacun
deux pouvant, par les projections territoriales de ses fiefs, pénétrer presque jusqu'au coeur des états de son rival. Les
historiens Chorier, Guichenon, Valbonnays, L'art de vérifier les dates, ne mentionnent aucune guerre dirigée ou soutenue
par le Dauphin Guigues-André, contre les Comtes de Savoie, mais ils relatent, en deux mots, le fait d'une
alliance de Guigues André avec Turin, Pignerol, Testona et la confédération Lombarde contre le Comte de Savoie, le
Marquis de Montferrat, celui de Saluces, ceux d'Asti et ceux de Chieri. Ces derniers, les Astesans et leurs alliés
de Chieri poussèrent la guerre avec vigueur et célérité et détruisirent Testona de fond en comble. Sur l'emplacement
de Testona fut bâtie presque contemporainement ace fait, la ville de Montcallier. C'est sans doute au cours de cette
expédition rapide que le maréchal Othbert Auruce fut fait prisonnier. Sa captivité n'est pas antérieure à 1227, car il est
témoin à un acte de libertés accordées en juillet 1226, aux habitants de St-Laurent-du-Lac (Bourg-dOisans) par le
Dauphin. « Et Omnia Supradicta, dit le Dauphin, factis Sacrosanctis evangeliis, promisimus fîrmiter observare :
Idem juravaverunt Auruz marescallus, Villermus de Balma, etc
»
C'est dans le Ghartarium Ulciensis ecclesiam, que nous trouvons des détails assez précis sur la captivité d'Othbert
Auruce, sur le paiement de sa rançon et sa mise en liberté. Le maréchal n'était certes point en disgrâce auprès de son souverain,
et cependant le Dauphin ne fut pas en situation de payer sa rançon aux comtes de Savoie, Thomas Ier ou son fils aîné Aimon.
Les princes savoyards étaient exigeants. Le montant de la rançon était d'un chiffre élevé, exorbitant peut-être.
On s'adressa aux moines d'Oulx, grands écumeurs d'argent autant qu'accapareurs de possessions territoriales,
décimateurs dans une multitude de communautés en Dauphiné, en Piémont et autres lieux. Ils avaient été libéralement
rentes par les comtes d'Albon à partir de Guigues le Vieux (Senex) et de son fils Guigues le Gras (pinguis), par
les comtes de Savoie, par ceux de Saluces, de Suze, etc, par les seigneurs possesseurs de fiefs aussi bien que par
les regas des deux versants des Alpes. Les familles seigneuriales d'Oulx, de Bardonnèche, de Cézanne avaient
fait au monastère de grandes libéralités en terres, bois, pâturages, redevances ; la famille Auruce, était de temps
immémorial, l'une des plus considérables de ces pays. En 1053, un Auruce fut l'un des témoins de la donation faite
au monastère par Guigues le Vieux, si toutefois la charte qui la mentionne est authentique.
Les Auruce avaient sans doute suivi, à l'égard de la grande Abbaye, l'entraînement général. C'était là, dans
l'esprit du temps, un acte de rédemption pour les âmes pécheresses, opinion soigneusement entretenue par les
bénéficiaires de ces actes d'abandon des biens terrestres. «Pro redemptione animie mece, ut deus demittat nobis peccala nostra
et ut Canonici deum pro me deprecentur die ac nocte
», telle était, en général, la formule adoptée. Contrition le plus souvent tardive
pour les écarts et les dérèglements de la vie humaine ! expression d'espoir pour la vie
future! C'était le ciel ouvert par la prière d'intercesseurs, en échange des biens plus tangibles, plus certains, transmis
par le pécheur plus timoré que repentant. Il faut noter cependant que dans ces consciences troublées, il y avait à
ce moment un irrécusable témoignage de la prédominance du droit sur la force.
Les chanoines d'Oulx, mis en demeure de secourir le captif, consentirent par politique ou par sincère dévouement,
à cautionner l'engagement d'Othbert Auruce pour le paiement de sa rançon. Ils se firent donner cependant, par
acte formel, par le maréchal, toutes les garanties, tous les gages au pouvoir du prisonnier, non seulement pour le
remboursement éventuel de la rançon, mais aussi pour les frais de la négociation. (Chartes 120-121, p. 113-114 du
Chartarium.) Il est à croire, quoique le cartulaire ne le dise pas expressément, qu'Othbert ne put payer et
que l'abbaye d'Oulx fut obligée de procurer réalisation à son cautionnement. Le captif recouvra la liberté.
M. Louis des Ambrois, dans sa notice sur Bardonnèche (appendice) attribue, de ce fait, un beau rôle de dévouement
à l'abbaye et, fort à la légère, fait peser sur la mémoire du maréchal Auruce une accusation de déloyauté.
En 1228, les chanoines d'Oulx purent, par un acte de patriotisme éclairé, se rendre garants pour la
« rançon du maréchal Auruce, alors prisonnier du comte de Savoie, et débourser ensuite cette somme considérable
« que le maréchal, devenu libre, ne se soucia pas de payer. »
M. des Ambrois a pris sous son bonnet cette assurance de l'insouci du débiteur. Sans doute, le maréchal ne put s'acquitter
sans délai. Mais l'estime du Dauphin, la considération générale qui l'entourait, devaient le mettre à l'abri de
tout soupçon ou reproche de duplicité. Le cartulaire d'Oulx ne contient, au reste, aucune récrimination. Rien ne
justifie l'injuste allégation de l'auteur piémontais.
Si M. des Ambrois avait consulté de plus près le contenu du cartulaire, il eût pu se convaincre que la dette du maréchal
avait été acquittée. Deux chartes (159 et 163) attestent le fait du remboursement opéré par Guigues Auruce fils ou
petit-fils d'Othbert. Guigues Auruce (charte 159) distribue entre ses neveux ses immenses propriétés d'Oulx, de Millaures,
de Solemiac, de Cezanne, de Sestrières, du Monêtier ot autres lieux, mais oblige chacun des donataires
(condition absolue de la validité de la donation) à payer à l'église dOulx une somme d'argent. Ce fut ainsi sans doute,
quoique la charte ne porte aucune date, que s'effectua la libération de la famille Auruce.
Le maréchal ne conserva point jusqu'à sa mort les hautesfonctions à lui conférées par Guigues André; il Ies résigna
ou dût les résigner sous le successeur de ce Dauphin.
Cette cessation de fonctions résulte des termes d'un acte intervenu entre le Dauphin et Odibert, acte relevé par
Ulysse Chevalier, dans l'inventaire des archives des Dauphins à Saint-André de Grenoble en 1277.
La famille Auruce possédait la seigneurie de l'Argentière en Briançonnais, qu'elle échangea avec le Dauphin pour la
terre de Montbonnot, près Grenoble. Cette possession de la seigneurie de l'Argentière devait être un élément de capitale
importance dans la fortune des Auruce. On peut étre autorisé à penser que plusieurs membres de cette famille
durent résider à Briançon, k proximité de leur fief. Cette hypothèse qui n'est point dénuée de vraisemblance, nous
autorisait, ce semble, à donner place, en cet état des Briançonnais, dignes de mémoire, à ces notes biographiques
sur le maréchal Auruce.

 © Jean Gallian 2015