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Vue d'artiste de l'auteur.
Cette petite noblesse locale de chevaliers et de seigneurs participe peut-être à de grands tournois moyenâgeux
tel celui raconté par le troubadour Rambaud de Vacqueyras. Il nous décrit un tournoi entre chevaliers qui a lieu dans la ville d’Arles vers 1209.
Hugues des Baux, vicomte de Marseille, fils du prince d’Orange Bertrand Ier et seigneur de Caromb comme de Malaucène, y participe.
Il fut vainqueur, ayant renversé par terre, avec sa lance, le brave Raymond d’Agoult, seigneur de Sault.
1. Raimbaud Ier de Caromb
Raimbaud Ier de Caromb est probablement le fils du chevalier Rican de Caromb. Il est dignitaire de l'ordre du Temple au milieu du XIIIe siècle.
L’Ordre du Temple était organisé, en Europe, par "Province", dont celle de Provence qui couvrait les pays de langue d’Oc, jusqu’en Espagne.
Chaque "Province" avait à sa tête un Maître et le gouvernement central était assuré par le Grand Maître de l’Ordre.
La charge de Maître permettait de jouir de revenus de certaines commanderies. Au-delà du prestige attaché à ce titre, le Maître avait un certain nombre
d’honneurs, comme le droit de se déplacer avec un entourage personnel composé d’un « compagnon » chevalier et d’un chapelain.
Raimbaud de Caromb sut s’élever dans la hiérarchie des Templiers jusqu’à occuper les plus hautes charges et responsabilités :
on le retrouve successivement maître de province en Hongrie de 1235 à 1240/1241 , maître cismarin en 1245 et 1246 (peut-être dès 1240),
maître en Provence de 1251 à 1259, et à nouveau en 1263. Il succéda à Roncelin de Fos comme maître de cette dernière province.
Près d'une vingtaine de chartes relatives à Raimbaud de Caromb permettent de retracer son parcours.
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Blason des Templiers
Son nom varie en fonction des auteurs, des lieux et des langues parlées dans ces royaumes d'où émanent ces chartes : ainsi, en français,
il s’appelle Raimbaud de Caromb, Raimbaud de Caron, Raimbaud de Caroub , en anglais, Rembald of Caromb, en hongrois,
Rembald de Karump et en italien : Rombaldo di Caron
.
NOTE : Il ne doit pas être confondu avec Raimbaut II de Caromb, dernier grand commandeur de l'ordre du Temple, probablement son neveu,
dont l’histoire sera donnée ci-après.
Nous ne savons pas la date de naissance de ce personnage, probablement vers 1200, puisqu’il est déjà maître en Hongrie en 1235.
Mais nous connaissons son nom de naissance : Rembaldus de Caromb. Il est probablement décédé après 1263 car les dernières chartes le citant datent de 1259.
Il a probablement été reçu dans l’ordre des Templiers à la commanderie de Richerenches, vers l’âge de 17 ou 18 ans et a très probablement commencé
sa carrière en Provence. La commanderie du Temple de Richerenches était d'ancienne fondation, puisqu'elle aurait été créée vers les années 1135-1136.
Elle faisait partie du territoire du castrum de Bourbouton, lequel appartenait à l'évêque d'Orange au XIe siècle, puis à celui de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Ce territoire fut inféodé à la famille Bourbouton. Richerenches n’était qu’un lieu-dit. Hughes de Bourbouton céda une partie de la seigneurie au Temple
qui créa une commanderie. De nombreux donateurs contribuèrent à l’expansion de ce domaine : les Malamamus, Boïc, de Visan, de Mirabel, de Tournefort,
de la Garde, de Roussas, Barbarini, Papardi.
Cette commanderie des Templiers, passera ensuite aux Hospitaliers, puis au Saint-Siège, aux Bénédictins du Collège St Nicolas d'Annecy, à Avignon.
Cette terre sera finalement achetée par le pape Jean XXII en 1320.
Maître de la province de Hongrie :
Il fut nommé Maître de la province de Hongrie, région où l’Ordre avait bénéficié de nombreux dons et était bien implanté. Cette région templière de Hongrie
couvrait non seulement le royaume magyar, mais aussi des maisons templières situées en Slavonie et en Croatie. A cette époque la Hongrie et l’Europe orientale
vivaient sous la menace des peuples venus de l’Est et faisaient face à des attaques répétées de ces puissances ennemies.
La première mention de Raimbaud de Caromb en Hongrie date de 1235 dans une confirmation des privilèges accordés à l'ordre du Temple par le roi André II de Hongrie.
« Andreas D(ei) G(ratia) rex Hungarie... Quum igitur fidelis frater R. de Karop, magister militiae Templi per regnum nostrum... »
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Commanderies templières en Hongrie ; bataille de Mohi .
En 1238, Béla IV, roi de Hongrie, de Dalmatie, de Croatie, de Serbie, de Galice, … confirme une donation au Temple (1) effectué par Nicolas, fils de Szathmar,
de nombreux domaines, contre la volonté de ses parents. Rembaldum de Carumb , «notre bien-aimé et fidèle frère», maître de ladite maison, défend sa position,
proposant que les parents de Nicolas, suivant les coutumes approuvées du royaume, rachètent ces domaines. Le roi, après consultation de ses barons,
confirme les donations et les privilèges accordés par André II en 1235 (2).
En avril 1240, il tient le chapitre général (provincial) de l'ordre à Glogonca (actuellement en Croatie) (3).(1) « Bela Dei gratia Hungariae, Dalmatiae, Czowatiae...rex...Dilectum ac fidelem nostrum
fratrem Rembaldum de Carumb magistrum toties dictae domus... »
(2) Codex diplomaticus Regni Croatiae, Dalmatiae et Slavoniae : Diplomata annorum 1236-1255 continens, Tome IV, vol. I,
BUDAE , TYPIS TYPOGR. REGIAE VNIVERSITATIS VNGARICAE 1 8 2 9.
On ajoutera une charte de 1248 dans laquelle Jacopo Tiepolo, doge de Venise trouve un accord avec les templiers pour la protection de ses marchands.(3) « Quod, cum abbas et conventus monasterii de Toplica, iam dudum postulassent a fratre Rembaldo de Karump,
magistro domus Templi per regnum Hungarie et ab aliis fratribus domus Templi... »
Cette charte nous apprend qu'en décembre 1239, les templiers de Sjeng se sont rendus coupables d'avoir agressé les dits marchands en capturant
et brulant leurs biens alors que Raimbaud de Caromb était maître en Hongrie (4).
(4) « ...dictis mercatoribus in civitate Sennie, quando capta et combusta fuit tempore fratris Rambaldi de Carono,
magistri Hungarie, currente anno domini millesimo ducentesimo trigesimo nono, mensi decembri, indictione tertia decima, ...»
Bataille de Mohi (Muhi)
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Le 11 avril 1241 on retrouve ce maître de Hongrie à la bataille de Mohi contre les Mongols.
Les sources locales le nomment Rembald de Karomp. Ces Mongols, menés par le petit-fils de Gengis Khan, tentent d’envahir le royaume de Hongrie
et les Templiers prêtent main-forte au roi Beta IV. Les armées hongroises sont vite défaites par une pluie de flèches des archers mongols et de pierres lancées
par des catapultes et des balistes. Le roi réussit à s’enfuir du champ de bataille et beaucoup de templiers sont tués.
Cette cuisante défaite dépeupla l’Ordre du Temple dans la région et le roi Béla IV fut contraint de s’exiler
. La question est de savoir qui était le maître des Templiers présent à cette bataille. Les avis divergent. On sait avec certitude que Raimbaud de Caromb
était présent dans ce royaume en avril 1240. Certains historiens croates et hongrois mentionnent sa mort durant cette bataille.
Ce point de vue est rejeté par les médiévistes français Damien Carraz ou encore Pierre-Vincent Claverie pour qui ce maître de Hongrie
est devenu ensuite magister cismare.
Seulement deux chroniques du XIIIe siècle mentionnent le ou les maîtres templiers qui se trouvaient en Europe centrale à ce moment-là sans jamais les nommer :
un contemporain de ces événements, mentionne la mort du maître du Temple et de tous les frères qui l'accom-pagnaient pendant cette bataille.
Une lettre adressée au roi de France indique que le maître des Templiers n'était pas venu au chapitre car il rassemblait des hommes pour marcher contre les Tartares.
Commandeur de Safed ?
Si on suit l'opinion de Pierre-Vincent Claverie, Raimbaud de Caromb est parti pour l'Orient en 1240 puisque ce serait lui qui accueille Benoît d'Alignan, l'évêque de Marseille,
au moment de son passage à Safed (cette forteresse templière en Terre sainte se situait à l'est de la ville d'Acre et au nord du lac de Tibériade).
Toujours selon ce même auteur, il y serait resté comme commandeur.
Damien Carraz, lui, situe cet événement en décembre 1241 et n'y associe pas Raimbaud de Caromb.
L'hypothèse selon laquelle ce frère templier serait Raimbaud est également proposée par Marie-Luise Bulst-Thiele.
Cette information est tirée du « De Constructione Castri Saphet », une chronique rédigée vers 1260-66.
Il existe deux manuscrits de cette chronique, l'un conservé à la bibliothèque nationale de France (5), l'autre à la Bibliothèque nationale de Turin.
Le manuscrit conservé en France contient « Raymundus de Caro », texte qui été initialement publié par Etienne Baluze.
L'exemplaire de Turin semble contenir un autre nom. Marie-Luise Bulst-Thiele le nomme « Reinardus de Caro »,
Hugh Kennedy indique quant à lui
« Rainhardus de Caro » dans la traduction en anglais de cette chronique.
Maître en deçà-mer
Raimbaud de Caromb est mentionné pour la première fois en tant que maître en deçà-mer (magister cismare, citra mare).
Il est dit précepteur d’Outre-mer, c'est-à-dire respon-sable des commanderies (monastères templiers) installées en Orient.
Il s'agit d'un document relatif à une dispute opposant la commanderie de Gorra et la ville de Chieri dans le Piémont.
Il confie la résolution de ce litige à Giacomo de Bosco alors maître de la province d'Italie :
Le 13 septembre 1245, on trouve : « Reribaudo de Caron pauperis Templi citra mare vicem magistri gerentem ».
Jochen Burgtorf indique que Raimbaud de Caromb est maître en deçà-mer (master of the west) en 1239 puis lieutenant master of the west
en 1245-46 avant de devenir maître en Provence (1250-59). Il établit cette chronologie d’après une liste des maîtres deçà-mer et des visiteurs,
Raimbaldus de Carumpo y étant mentionné en 1246 (6).
Le 18 octobre 1245, on trouve également : « de Caron pauperis milicie Templi citra mare vicem magistri gerens » (7).(5) BNF, département des manuscrits, fonds latin, ms. 5510, « Anonymi liber de constructione castri »,f. 94
(6) Émile-Guillaume Léonard, Gallicarum militiae Templi domorum earumque praeceptorum series secundum
apographa, in Bibliotheca nationali asservata, Paris, E. Champion, 1930, XV-259 p.
Puis en mai 1246, on le trouve toujours comme magister cismare mais cette fois-ci en Espagne aux côtés du maître de la province
d'Aragon et de Catalogne, Guillaume de Cardona (8) : « Nos igitur frater Ramballus de Carone in cismarinis partibus vice magister
et frater Guillelmus de Cardona domorum milicie Templi in Aragonia et Catalonia minister ».
On voit également Martin de Grañena, au service du maître en deçà-mer (9), qui reçoit la baillie de Vallfogona en mai 1246 :
« Tenens locum magistri in partibus citramarinis ».
(7) Bellomo, p. 89
(8) P.L. Lloréns i Raga, La Ciudad de Moncada (Ensayo histórico), Valence, Imprenta Vicente Casaña, 1950
(9) Alan John Forey, « Expansion: (I) The Reconquest and the Growth of Property », dans The Templars in the Corona de Aragón, Oxford University Press, 1973, 498 p
Maître de la province de Provence
L’Ordre du Temple lui donna ensuite la charge de Maître du Temple en Provence, responsable d’une des plus grandes provinces templières.
Son prédécesseur en tant que maître de Provence était Roncelin de Fos que l'on trouve jusqu'en 1250, lorsque Guillaume III de Baux
fait une donation aux templiers à Orange.
La première charte dans laquelle Raimbaud de Caromb apparaît est du 24 janvier 1251. Dans cet acte, rédigé à Montpellier,
« Frater Raembaldus de Carone , magister domorum militiae Templi in Provincia » confirme le partage de la ville de Palluet (10)
en faveur d'Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, avec l'accord des templiers d'Auvergne. Ce partage ayant été initialement réalisé
par Gilbert Hérail alors maître en deçà-mer en faveur de Phi-lippe Auguste et comprenait également la moitié de Salajac (fin XIIe siècle).
Cette charte est scellée par un sceau de cire brune sur lacet de soie rouge et jaune du précepteur des Templiers en Provence (11).
Sceaux du Temple à cette époque :
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(10) « Palluet » qui figure sur la carte de Cassini, se trouvait à l'est de Saint-Pourçain après avoir traversé la Sioule
(11) Layettes du trésor des chartes : De l’année 1247 à l’année 1260, H. Plon, 1875 p. 116
En avril 1252, il procède à un échange de propriété avec le prieuré Sainte-Marie de Lagrand (Beata Maria Aregrandis). Il cède alors les biens
que possédait l'ordre à La Beaume (La Baume, église Notre-Dame), au Poët et à Orpierre (possessions de la maison du Temple de Lachau)
en échange de l'église d'Entraigues (Saint-Pierre) (12) et des églises qui s'y rattachaient, en particulier celle de Vidauban, le tout devenant propriété
de la commanderie du Ruou (13). Mais c'est Rostang de Buis, commandeur du Ruou qui se charge de remettre en son nom l'église
de La Baume à l'évêque de Gap (14).
(12) Aujourd'hui Entraygues (lieu-dit) de la commune du Cannet des Maures. Il ne s'agit pas d'Entraigues-sur-la-Sorgue puisque toutes les églises
qui s'y rattachaient se trouvaient autour de Vidauban …et que cette donation fut confirmée, outre le pape, par l'évêque de Fréjus.
L'église Saint-Pierre d'Entraigues a disparu.
(13) La commanderie du Ruou est située dans le département du Var, dans la commune de Villecroze
(14) Durbec, Templiers et Hospitaliers en Provence et dans les Alpes-Maritimes, 2001, p. 107,160
Le 5 mai 1252, il est à Saint-Gilles du Gard pour une sentence arbitrale qui clôt le litige qui l'opposait à Feraud de Barras,
le prieur hospitalier de Saint-Gilles à propos des limites entre deux métairies, l'une du Temple (Clairefarine), l'autre de l’Hôpital (Canavère).
Le 5 mai 1253, « frère Raimbaud de Caroub maistre des Templiers en Provence » est présent au Ruou,
concluant avec Boniface de Gaubert, seigneur de Salernes un accord dans lequel le maître de la province rétrocédait les droits de taille
que les templiers détenaient sur cette ville en échange du droit d'Albergue (15) que ce seigneur avait auprès de 21 chevaliers de Villecroze.
Le 16 mars 1253, « ... fratris Rembaudi de Carone, magistri tunc Provincie, et fratris B. capellani ipsius Rembaudi ... » sont au Puy-en-Velay.(15) Ce droit associé aux donations seigneuriales obligeait les vassaux à lui offrir le gîte et le couvert quand il passe dans le fief, ou une fois l'an.
Raimbaud donne son accord pour un échange relatif à la commanderie du Puy en Auvergne (16)
En août 1254, il est à Alès dans le Gard se faisant confirmer par le roi de France, Louis IX, la donation de la seigneurie de Générac(16) Voir [13]
faite par Pons de Montlaur (17). Saint Louis revenait de Terre-Sainte où il été resté pendant six années, avait débarqué en juillet
et parcourait une partie du Bas-Languedoc.
Le 17 octobre 1254, Raimbaud est à Pézenas pour régler un différend : « dominus frater Rambaudus magister domorum milicie Templi in Provincia ».(17) Raybaud 1905, p. 317
Au début de l'année 1255 ou 1256 (février), un seigneur de Mazolan du nom de Guillaume lui rend hommage à Montpellier. On sait qu’à cette époque-là
il voyage en Provence, accompagné de son chapelain Guilhem. Cette année-là, son nom apparait aussi dans une charte de donation par l'évêque de Cahors
aux templiers en 1255 et qui concerne les églises de Cratz et de Saint-Laurent. « ...etspecialiter ergà fratrem Raembaudum de Carone,
Magistrum domorum militiae Templi in Provincia,... » (18)
(18) Antoine du Bourg, Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France...,
Toulouse, L. Sistac et J. Boubée, 1883
C'est le 7 mars 1256 qu'il obtient la confirmation de la donation d'Entraigues (lieu-dit de la commune du Cannet des Maures) par le pape Alexandre IV.
Puis Bertrand, évêque de Fréjus en fait autant le 28 juin. En 1258, le 24 avril, Jean Peroneti et sa femme Jacma vendent au Temple de Pézenas,
à Raimbaud de Carumpo, maître des maisons du Temple dans la Province et à Guilhem Pelestort, précepteur de Pézenas, un pré avec sa terre
et la rive (riparia), soumis à la taxe du quart. Le pré est tenu par Bartolomé Beiriac, Rainaud de Monte Salvio, les enfants de feu Jean Bros
et les enfants de feu Pierre Gros ; il est situé dans le terminium de Saint-Pierre de Pézenas (confronts, dont la rivière de Pézenas et de l’Hérault.
L’acte est rédigé ce jour-là avec un prix fixé à 4000 sous tournois : « vobis domino fratri Rasimbaudo de Carumpo do-morum milicie Templi
in provincia magistro et omnibus preceptoribu » (19).
Le dernier acte dans lequel il apparaît semble être celui du 9 juin 1259 à Avignon où il reçoit une avance d’une somme de 2300 sous tournois(19) H Malte Pézenas 1, acte 20, Fiche 43, Archives, Université de Toulouse Le Mirail
pour l’achat d’une maison à dame Ferrière, épouse de Guilhem Cavalier (ou de La Milice) d’une famille avignonnaise qui a fourni elle aussi
quelques Templiers à la commanderie d’Arles.
D'après les informations tirées du Gallicarum Militiae Templi domorum M. Carraz estime que Raimbaud porte le titre de maître de Provence
jusqu’en 1263. M. Burgtorf indique l’année 1259 comme la dernière année avec ce titre.
On sait tout au moins que Roncelin de Fos transigea avec Florent, l'archevêque d'Arles en 1263 au sujet des droits de la métairie de Saliers
(commanderie de Saint-Gilles) et qu'il était alors maître en Provence. D'après Raybaud, Roncelin de Fos est formellement attesté
comme maître de cette province le 21 janvier 1264.
Le Gallicarum Militiae Templi domorum mentionne également Raimbaud de Caromb en 1263 (La Villedieu-du-Temple ?).
Il faut peut-être rattacher cette mention à son homonyme qui a été reçu vers 1264/65 et qui sera le dernier grand commandeur templier de Chypre.
Raimbaut Ier resta donc en charge de la Provence pendant neuf années et il reprit probablement cette fonction encore en 1263 pour une année.
Raimbaud II de Caromb
Nous en avons déjà parlé dans le tome II de l'Histoire de Caromb....
"Raymbaudus de Caron",... né vers 1247, ....«de l’ancienne Maison de Causans », ... chevalier du Temple.
Ce que l'on ne savait pas, c'est qu'il était seigneur du château de Caromb et avait la juridiction sur ledit lieu,
comme l'atteste l'hommage du 3 juillet 1295 (20) :
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(20) Archives départementales du Vaucluse
Répertoire caméral du président de Gaudin p. 549 ; Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras
Le second Raimbaud de Caromb a accompli une brillante carrière dans le gouvernement central de l’Ordre (1292-1308).
Il est mieux connu par le procès qui marque la fin de l’Ordre du Temple.
Il aurait donc été reçu vers 1264/65 à Richerenches, à la Pentecôte, par le commandeur de Provence, frère Roncelin de Fos.
Ces réceptions de chevaliers se faisaient souvent avec un certain apparat ; des parents ou des amis accompagnaient le jeune chevalier
en vue de la cérémonie de profession et Raymbaud nous apprend que son oncle, l'évêque de Carpentras, était au nombre des assistants.
On a vu que la commanderie du Temple de Richerenches existait depuis deux siècles et qu’elle s’était fortement implantée dans la région.
Nous ne savons pas grand-chose sur sa carrière en Provence, si ce n’est qu’il a probablement été aidé par son parent (son oncle ?) Raimbaud Ier.
A-t-il bénéficié de son intervention afin d’obtenir des avantages au sein de l’Ordre du Temple ou bien obtenir quelque avancement hiérarchique ?
Sa carrière en Provence n’est pas précisée par les chartes de l’époque. Il a dû occuper quelques postes avant de partir en Orient.
Il était trop jeune pour avoir participé à la deuxième croisade de Saint-Louis, mais peut-être a-t-il participé aux dernières batailles pour sauver
les royaumes chrétiens d’Orient. Il passa l’essentiel de sa carrière en Orient. On sait qu’il fut à Chypre dans le gouvernement central de l’Ordre dès 1292,
lorsque cet Ordre se replia sur l’île, après mai 1291, ayant perdu la Terre Sainte.
Il fut nommé précepteur de Chypre en 1302, et il aurait assisté comme tel à cette époque à une réception faite par le Grand-Maître à Famagouste,
une ville portuaire située sur la côte est de Chypre.
C’était un fidèle du Grand Maître Jacques de Molay.
Il nous faut présenter la situation de l’Ordre du Temple à cette époque. Ayant perdu la dernière place-forte (Saint-Jean d’Acre), et s’étant replié sur Chypre,
l’Ordre avait perdu sa raison d’être depuis longtemps : accompagner et défendre les pèlerins en Terre Sainte. On lui reprochait la perte de la Terre Sainte,
la capture du roi Louis IX à Damiette et son refus de contribuer à la rançon du roi pour sa libération (21).
L’Ordre était riche et puissant. Il avait bénéficié de nombreux dons, avait reçu de nombreux domaines, des droits et des privilèges. Il était détesté du clergé,
de la noblesse, du tiers état et du peuple : du clergé à cause de ses privilèges d’exemption, de son indépendance, de son affranchissement de toute juridiction ecclésiastique ;
de la noblesse à cause de ses possessions considérables dispensées de services féodaux, du tiers état à cause de son orgueil et du faste qu’il étalait partout dans Paris,
au milieu de la misère générale du temps. On lui reprochait son âpreté au gain, son avarice et les moyens qu’il utilisait dans sa gestion financière de ses biens 22).
Le roi, Philippe-le-Bel, avait besoin d’argent, l’Ordre était riche. Faire rentrer les biens du Temple dans le domaine royal, la suppression de leurs privilèges,(21) M. Lavocat, 1888.
(22) M. Lavocat, 1888.
la vente de leurs biens devaient rapporter gros au fisc royal. Il trouva une excuse et leur fit procès.
L’Ordre était justiciable du pape seul. Celui-ci, Clément V, le premier pape d’Avignon, subit la pression du roi de France.
Il pensait à une réforme, et devra finalement se résoudre à l’abolition de l’Ordre. Le roi le rencontra à Poitiers, en avril 1307, et lui communiqua
toutes les dénonciations qu’il avait recueillies. Le pape, méfiant, souhaita enquêter de son côté, fit venir le grand Maître de l’Ordre, Jacques de Molay,
qui était occupé à chasser les Sarrasins de Rhodes.
Gageons que Raimbaud de Caromb l’accompagnait car il se déplaça avec 60 chevaliers et grands de l’Ordre.
Pendant ce temps, le roi de France organisait l’arrestation des Templiers.
Le 13 octobre 1307, à l’aube, les Templiers du royaume de France furent arrêtés sur ordre du roi Philippe-le-Bel. Le pape Clément V, ne voulant pas laisser
l’affaire lui échapper, ordonna à son tour, le 22 novembre 1307, l’arrestation de tous les Templiers de la chrétienté. En Provence, les arrestations eurent lieu
le 24 janvier 1308. La date des arrestations en Comtat Venaissin est inconnue, probablement vers la fin de 1307.
Raimbaud II de Caromb fut arrêté à Paris le 13 octobre 1307 en même temps que Jacques de Molay car ce dernier devait assister aux funérailles de Catherine de Valois,
la belle-soeur du roi Philippe le Bel. Ce grand-précepteur de Chypre était un chevalier du Temple provençal : il est dit "Raymbaudus de Caron" ou "Ranbaldus de Ciaren"
et aussi «de l’ancienne Maison de Causans ». I l fut emprisonné sur place, au Temple de Paris, pour subir les interrogatoires de l’Inquisition. Il avait soixante ans.
Procès des templiers
Raimbaud de Caromb, chevalier du Temple, subit donc l’Interrogatoire sur les crimes dont cet Ordre était accusé, devant Guillaume de Paris, l’Inquisiteur de la Foi,
dès le 10 novembre 1307, et, nous dit-on, avoua tout. C’est le 97ème des 140 chevaliers du Temple de Paris qui furent examinés par ce même Inquisiteur (23).
Tout d'abord, Raimbaud de Caron, déclara le matin du 10 novembre 1307 qu'il n'avait jamais eu connaissance des faits reprochés. Il revint cependant sur ses déclarations
après sa seconde comparution dans l'après-midi de la même journée, probablement sous l'effet de la torture.
Sur ces 140 chevaliers, 126 déclarèrent avoir renoncé à la religion chrétienne en crachant sur la croix lorsqu'ils furent reçus ; vingt d'entre eux jurèrent sur leur âme
qu'ils ne s'étaient décidés à commettre ce sacrilège qu'après avoir supporté pendant plusieurs jours les plus mauvais traitements. Raimbaud de Caromb fit des aveux
dont la précision portait le cachet de la véracité ; ils furent d'un grand poids dans l'instruction de la procédure (24).
Les prisonniers furent amenés à Chinon et le pape devait les interroger à Poitiers. Mais pour diverses raisons, dont la maladie et la fatigue, cette rencontre n’eut pas lieu.
Le pape souhaitait vérifier les plaintes contre les accusés et il nomma trois cardinaux pour aller enquêter à Chinon.
La Forteresse Royale de Chinon en Val de Loire propose, aujourd’hui, une visite virtuelle du château qui présente les grands événements historiques(23) Peiresc. Registre 69, vol II et Pithon-Curt III 551, qui donnent ses références dans l’Histoire des Templiers, Histoire du Languedoc.
(24) Vies des grands capitaines français du moyen âge : pour servir de complément à l'histoire de France ...Page 327 de Alexandre Mazas - Paris-1828
Vous pouvez y voir l’époque où ce château servait de prison pour les Templiers. On y voit Raimbaud de Caromb interrogé par les cardinaux envoyés par le Pape (25).
(25) Photo aimablement fournie par un visiteur.
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Tablette numérique pour la visite virtuelle du Château forteresse de Chinon
Nous avons la chance d’avoir le compte-rendu complet de ces interrogatoires, et en particulier celui de Rambaud (26).
(26) Archives secrètes du Vatican
Enquête menée par les pères mandatés par le pape Clément V dans la ville de Chinon.
Chinon, 17-20 août 1308
Au nom du Seigneur, amen.
Nous, Bérenger Frédol, par la miséricorde de Dieu cardinal prêtre des SS. Nérée et Achilée, et Etienne Suisy, cardinal-prêtre de Saint-Cyriaque-des-Thermes, et Landolfo Brancaccio, cardinal-diacre de Saint-Ange-de-la-Pécherie, déclarons par cette déclaration officielle destinée à toute personne qui la lira, que depuis que notre très saint père et seigneur Clément, par la divine providence souverain pontifical de la sainte église romaine et universelle, après avoir reçu les paroles de la bouche de l'illustre roi de France et aussi des rapports publiés et des prélats, ducs, comtes, barons et autres sujets dudit royaume, tant nobles que roturiers, avec quelques frères, prêtres, chevaliers, précepteurs et serviteurs de l'ordre des Templiers, avait ouvert une enquête sur les questions concernant les frères, [questions sur la foi catholique] et la Règle dudit Ordre, à cause de laquelle il a subi l'infamie publique, le même seigneur Pape souhaitant et ayant l'intention de connaître la vérité pure, complète et sans compromis des dirigeants dudit Ordre, à savoir frère Jacques de Molay, grand maître de l'Ordre des Chevaliers du Temple, frère Raymbaud de Caron, précepteur des commanderies des Templiers en Outremer, frère Hugo de Pairaud, précepteur de France, frère Geoffroy de Gonneville, précepteur d'Aquitaine et du Poitou, et Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, ordonna et nous a ordonné et mandés spécifiquement et par sa volonté verbalement exprimée afin que nous puissions examiner en toute diligence la vérité en interrogeant le grand maître et les précepteurs susmentionnés - un par un et individuellement - en ayant convoqué des notaires et des témoins dignes de confiance.
Et ayant agi selon le mandat et les demandes du dit Seigneur Souverain Pontife, nous avons interrogé le susdit grand maître et les précepteurs et les avons examinés concernant les matières décrites ci-dessus. Leurs paroles et leurs confessions ont été écrites exactement comme elles sont incluses ici par les notaires dont les noms sont énumérés ci-dessous en présence des témoins énumérés ci-dessous.
Nous avons également ordonné que ces choses soient rédigées sous une forme officielle et validées par la protection de nos sceaux.
En l'an de grâce 1308, la 6e indiction, le 17 août, la 3e année du pontificat dudit Pape Clément V, frère Raymbaud de Caron, précepteur des commanderies des Templiers en Outremer, fut amené devant nous, les pères précités, à la ville de Chinon du diocèse de Tours. La main sur le Saint Evangile du Seigneur, il fit le serment de dire la vérité pure et complète sur lui-même ainsi que sur les individus et les frères de l'Ordre, et sur l'Ordre lui-même, concernant les questions de foi catholique et de Règle dudit Ordre, ainsi que de cinq particuliers et frères de l'Ordre.
Interrogé avec diligence par nos soins sur le moment et les circonstances de son initiation dans l'ordre, il dit que cela faisait quarante-trois ans environ depuis qu'il avait été fait chevalier et admis dans l'Ordre des Templiers par frère Roncelin de Fos, à l'époque précepteur de Provence, sur la commune de Richerenches, au diocèse de Carpentras ou Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la chapelle de la commanderie templière locale.
Interrogé sur le péché de sodomie, il a dit qu'il n'en avait jamais fait partie, ni pratiqué ni enduré, et qu'il n'avait jamais entendu dire que les Templiers se livraient à ce péché, à l'exception de ces trois chevaliers qui avaient été punis d'une incarcération perpétuelle au Château Pèlerin. Lorsqu'on lui a demandé si les frères dudit Ordre avaient été reçus dans l'Ordre de la même manière qu'il y avait été reçu, il a répondu qu'il ne le savait pas, car il n'a jamais initié personne lui-même et n'a vu personne être accepté dans l'Ordre, autres que deux ou trois frères. A leur égard, il ne savait pas s'ils dénonçaient le Christ ou non. Lorsqu'on lui a demandé les noms de ces frères, il a dit que l'un portait le nom de Pierre, mais qu'il ne se souvenait pas de son nom de famille. Lorsqu'on lui a demandé quel âge il avait lorsqu'il est devenu frère dudit Ordre, il a répondu qu'il avait dix-sept ans ou à peu près.
Lorsqu'on lui a posé des questions sur le crachat sur la croix et sur la tête adorée d’une idole, il a dit qu'il ne savait rien, ajoutant qu'il n'avait jamais entendu parler de cette tête jusqu'à ce qu'il entende le seigneur Pape Clément en parler l'année dernière.
Interrogé sur la pratique du baiser, il a répondu que ledit frère Roncelin l'avait embrassé sur la bouche lorsqu'il l'avait reçu comme frère ; il a dit qu'il ne savait rien des autres baisers. Lorsqu'on lui a demandé s'il voulait maintenir ce qu'il avait dit pendant la confession, si cela avait été fait selon la vérité, et s'il avait ajouté quelque chose de faux ou retenu quelque chose de véridique, il a répondu qu'il voulait maintenir ce qu'il avait dit précédemment dans ses aveux, que c’était la vérité et qu'il n'avait rien ajouté de mensonger ni omis de véridique.
Lorsqu'on lui a demandé s'il avait avoué en raison d'une demande, d'une récompense, d'une gratitude, d'une faveur, de la peur, de la haine ou de la persuasion de quelqu'un d'autre, ou de l'usage de la force ou de la crainte d'une torture imminente, il a répondu que non.
Par la suite, ce même frère Raymbaud, droit sur ses genoux, les mains jointes, nous a demandé pardon et miséricorde pour les faits susmentionnés. Et comme il le plaidait, frère Raymbaud a dénoncé en notre présence l'hérésie susmentionnée, ainsi que toute autre hérésie. Pour la deuxième fois, il a prêté serment avec sa main sur le Saint Evangile de notre Seigneur d’obéir aux enseignements de l'Église, de maintenir et d’observer la foi catholique que l'Église romaine maintient, soutient et proclame, enseigne et demande aux autres de l'observer, et de vivre et mourir en chrétien fidèle.
Après ce serment, par l'autorité du seigneur Pape qui nous a été spécifiquement accordée à cet effet, nous avons accordé à ce frère Raymbaud humblement demandant, sous une forme acceptée par l'Église, la clémence d'absolution du verdict d'excommunication qui avait été encouru par lesdit actes, le rétablissant à l'unité avec l'Église et le rétablissant pour la communion des fidèles et des sacrements de l'Église42. Le 17 août également, les enquêteurs du Pape interrogent ensuite Geoffroy de Charnay, qui fut lui aussi absous. Puis, toujours le 17 août, vint le tour de Geoffroy de Gonneville qui reçut également l’absolution. Le 19 août 1308, Hugues de Pairaud fut le quatrième à être interrogé et il fut de même absous. Enfin, le Grand Maître fut interrogé en dernier, le 20 août 1308. Les cardinaux inter-rogateurs lui accordèrent également l’absolution.
Selon le document, tous les interrogatoires des accusés qui se sont déroulés du 17 au 20 août 1308 ont été effectués avec la présence systématique de notaires publics et de témoins rassemblés pour l’occasion. Un extrait de l’interrogatoire de Jacques de Molay précise que lorsqu’on lui demanda si, après son arrestation, il avait été soumis à la question ou à la torture, il répondit par la négative.»
« … Il fut donc réintégré dans l’unité de l’Église et de nouveau admis à la communion des fidèles et les sacrements de l’Église.» (27)
La grande commission d’enquête du 26 novembre 1309 remit tout cela en question. Les accusatioons persistèrent malgré les démentis exprimés.
On comprendra le mouvement d’indignation du grand Maître Jacques de Molay contre les trois cardinaux, lors de sa comparution : « Plût à Dieu, s’écria Molay, que, dans le cas présent, les usages employés par les Sarrasins et les Tartares fussent observés contre de tels pervers ! ».Le concile de Vienne en 1311, qui fut précédé d’une commission préparatoire de prélats siégeant au prieuré du Groseau, près de Malaucène, régla le sort de l’Ordre. Des dignitaires emprisonnés et souvent torturés, les inquisiteurs obtinrent des dépositions permettant de condamner l’Ordre pour hérésie. Tous les biens de l’Ordre du Temple furent confisqués. Le domaine pontifical des bords du Rhône s’enrichit de biens seigneuriaux, de fortifications dans plusieurs castra (Cairanne, Valréas, Richerenches) et d’autres possessions (Malaucène, Pernes, Lapalud, Mornas, La Garde-Paréol, …).(27)Traduction de l’auteur.
Le roi de France manqua le but qu’il s’était proposé, à savoir récupérer la totalité des biens du Temple. La majorité des dignitaires de l’Ordre furent brûlés.
Quant à notre Raimbaud de Caromb, il disparaît de la circulation, ou plutôt n’apparaît plus dans les chartes.
On sait simplement qu’il fut condamné à perpétuité en 1314, sans autres explications.
Annexes
1) Lettres du pape Innocent III de l’an 1209
Cap. Praecepta baronum.
In nomina Domini Anno pontificatus domini Innocenti papae III duodécimo, XIV Kal. Julii.
Ego Milo, domini papæ notarius, apostolicæ sedis legatus, vobis baronibus, vdelicet Willemo de Baucio, Hugoni de Baucio, R. de Baucio, Draconeto, Willemo Arnaudi,
R. Dagout, Ricavo de Cariumpo, B. de Lauduno, Willelmo de Lauduno, Bernardo de Andusia, Petro Bermundi, R. de Usecia, et Decano filio vestro, R. de Posqueriio,
R. Gaucelini, et Pontro Gauzelini, sub debito praestiti juramenti praecipio ut mainadas nullo unquam tempore habeatis, item ut Judaeos ab omni administratione publica
vel privata [0096B] removeatis omnino, et nullo ungiam tempore eos ad eamdem vel ad aliam restituatis, nec alios Judaeos ad administrationem aliquam assumatis,
nec eorum consilio contra christianos utamini.
Item ut ecclesias incastellatas ad arbitrium diocesanorum episcoporum diruatis, vel etiam reservatis si quas duxerint reservandas ; quae diocesanis episcopis
vel aliis Ecclesiarum praelatis , ad quos pertinere noscuntur, tradantur, et ab eis perpetuo possideantur.
Item praecipio ut ecclesias et domos reliogosas in libertati plenaria conservetis, videlicet quod in eis allergarias, procurationes, vel exactiones quascunque nulatenus exigatis vel percipiatis,
de defunctis earum episcopis vel aliis rectoribus ipsas nullo modo spolietis, nec administrationi earum seu custodiae occasione alicujus consuetudini velaliqua alia vos immisceatis,
sel omnia sine diminutione aliqua eorum successoribus reserventur, et electroni episcopi vel alteruis restoris Ecclesiae faciendae per [0096C] vos vel per quamcunque
aliam personam vos nullatenis admisceatis, nec aliquam violentiam faciatis vel impedimentum aliquod praestitis quo minus electio libere et canonice celebratur.
Item praecipio ut pedagiorum seu guidagiorum exactiones peritus dimittatis, misi quas regum vel imperatorum concessione probaveritus vos habere,
nec dimissa pedagia seu guidagia deinceps resumatis.
Item praecipio ut pacem seu treugam, secundum quod vobis injunctum fuerit, observetis.
Item praecipio ut de vobis conquerentibus secundum meum vel alterius legati vel judicis delegati arbitruim justitiam faciatis.
Item praecipio ut stratas publicas seunus servolis.
Item praecipio ut eos, quos episcopi haereticos nominabunt, receptarores vel fautores eorum, tanquam haereticos habeatis.
Innocentuis III, Regista sive epistolae, Volume 216
Patrologiæ Latina Data Base.[168]
2) ap X Juramemtum baronum.
Cette lettre est de la même date que la précédente : Innocent III, papae anno duodecimo, XIV Kal. Julii.
Sont cités :
• Guillaume et Hugues des Baux, frères et Raimundus nepos nosteu
• Draconetis
• Guillaume Arnaudi,
• Raymont Dagout
• Ricavus de Cariunpo
• Bertrand de Lauduno et son frère
• Bernard d’Anduze et son fils Bermundi
• Rostain de Posqueriis
• Raimond de Usecia et son fils Deanu
• Gaucelini
• …
Bibliographie
[1] La chanson de la croisade contre les Albigeois (provençal-français). 1875-1879. Commencée par Guillaume de Tulède et continuée par un poète anonyme..
Ed. et traduction de la Société de l’Histoire de France par Paul Meyer. Tome second, Traduction et Table. BNF N103148.
[2] Histoire de la guerre des Albigeois de 1200 à 1311. Chronique de Guillaume de Puy-Laurens, publication de 1824. Ed. de Paris de JL Brière. BNF
[3] Polyptique des comtes de Toulouse ; le livre rouge des comtes de Toulouse
[4] Y Lankers : Table des registres de Clément V (1948)
[5] L Barthelemy : Chartes de la Maison des Baux (1882).
[6] Migne, 95-6 Lettre d’Innocent III de 1209. Monographies : Migne, Jacques-Paul -1800-1875 Patrologiae cursus completus...
Tomus III, Latin Parisiis, 1844 Gr. in-8° Patr. lat. III, BNF C-1961, Tolbiac
[7] Cartulaire de Raymond VII comte de Toulouse, aux Archives nationales. Tome 4 des Layettes du Trésor des Chartes N° 5421 : enquêtes faites en Venaissin en 1266.
[8] L’Ordre du Temple dans la basse vallée du Rhône (1124-1312). Damien Carraz. 2005 Presses universitaires de Lyon,
coll. « Collection d'histoire et d'archéologie médiévales /17 », https://books.google.fr/books?id=xhsiIl8xGXwC&pg=PA1#v=onepage&q&f=false
[9] Maisons et possessions des Templiers en Hongrie. Balaàzs Stossek. P. 245-248. The Crusades and the military orders. Steven Runciman, Zsolt, HU.
[10] Damien Carraz, « Les Templiers de la Provence à la Terre Sainte : mobilité et carrières.
https://www.academia.edu/2528065/_Les_Templiers_de_Provence_et_la_Terre_Sainte_mobilite_et_carrieres_XIIIe-XIVe_siecle_
[11] Pierre-Vincent Claverie, L'ordre du Temple en Terre Sainte et à Chypre au XIIIe siècle, Nicosie, Centre de Recherche Scientifique,
coll. « Sources et études de l'histoire de Chypre », 2005, 1230 p.
[12] Lelja Dobronić, Templari i Ivanovci u Hrvatskoj, Dom i Svijet, 2002 (1re éd. 1984), 270 p
[13] Jean Raybaud, « Histoire de la province appelée de Provence qui était jadis de l'ordre du Temple », Mémoires de l'académie de Nîmes, t. XXVIII, 1905, p. 271-340
[14] Pithon Curt, Noblesse du Comté Venaissin, Tome I à IV
[15] Ferdinand et Alfred Saurel. Histoire de la ville de Malaucène et de son territoire, 1882. Ed J Roumanille Avignon et Marius Lebon, Marseille. Tome I et II.