Etienne de Vesc et les guerres d'Italie 1484-1501

I. Première guerre d'Italie  1494-1497
























Les prétentions françaises sur le royaume de Naples vont déclencher une série de guerres que l’on nomme Guerres d’Italie.

Elles durent 65 ans, sous trois rois de France : Charles VIII, Louis XII et François Ier.

Il semble qu’Etienne de Vesc est été un des plus ardents partisan de la guerre et de la conquête du royaume de Naples.
Son influence sur Charles VIII aurait été déterminante, avec la perspective de conquêtes glorieuses et faciles.

A l’époque, l’Italie est morcelée. Chaque état est en guerre avec son voisin ;
En plus, le pape approuve une intervention française car il ne supporte plus le roi de Naples, Ferdinand d’Aragon,
un véritable tyran installé aux portes de son propre état.
Etienne devient le principal interlocuteur des puissances italiennes : il reçoit les ambassadeurs de Rome, ou du doge de Venise;
il traite avec les Sforza de Milan, et noue des relations avec les Médicis de Florence.
Tous les voyants sont au vert, et la conquête semble facile.
 
Alors le jeune roi Charles VIII décide de l’entreprendre et passe les Alpes au Mont-Genèvre...

On le voit ici en route vers Naples.



Effectivement la campagne d’Italie se passe très bien et l’armée française n’a même pas à combattre avant d’arriver à Naples.
Les troupes ne rencontrent aucune résistance ;
Etienne a une entrevue avec le pape pour autoriser le passage des troupes sur ses terres et pour négocier le séjour du roi à Rome.

Entrée à Florence du roi de France Charles VIII en 1494.

Le roi de Naples abdique en voyant l’arrivée des troupes françaises.
Les Français arrivent à Naples, le 19 février1495, sous les cris de "Vive la France" des Napolitains.
Le royaume conquis, le roi décide, en avril 1495, de rentrer en France, alors que se forme une ligue redoutable, avec Milan en tête, les Vénitiens et le pape.
Sur son chemin de retour le roi de France est obligé de livrer la bataille de Fornoue, qu’il gagne.


Commence alors la distribution des fiefs conquis : Etienne de Vesc, reçoit les comtés d'Avellino et d'Atripalda, les duché d'Ascoli et de Nola.



Le sénéchal occupe le poste de grand chambellan et gère les finances du royaume.

signature d'Etienne de Vesc, Grand chambellan

De plus, il reçoit le commandement de la forteresse de Gaëte, et de son port, un des plus importants du royaume de Naples.

Les registres contenant les ordonnances du grand chambellan en 1495 et 1496, contresignées : Estyene de Vesc, sont conservés aux
Grandes Archives de Naples, et portent les cotes Comune 36 et 37.
Un diplôme original daté de Castel-Capuana, le 15 mars, signé par Charles YIII et contresigné : Estyene de Vesc. grant camberlan, est
exposé au musée de nos Archives nationales, n° 535; voir l'Inventaire, p. 306.

A Naples, les choses se gâtent très vite Il ne se passe pas un mois avant que n’éclate une crise, due à plusieurs raisons : l’indiscipline des soldats français qui ne reçoivent pas toujours leur solde, les pillages,
la pression aragonaise, et de ses partisans, et surtout, l'inconstance du peuple napolitain. De plus, Etienne doit lever de nouveaux impôts et les Napolitains se rebellent.

A Naples, Etienne doit ordonner la répression, répression qui se termine encore en pillage, pendant lequel il fait amasser un butin.
Les français doivent quitter la ville de Naples : Ils s'embarquent «sur onze vaisseaux et deux galères tout chargés d'objets précieux, d'artillerie et de butin ».
Peu après, Etienne, à Gaëte, doit aussi capituler Alors il fait «expédier joyaux et présents en France », où, parait-il, ils furent fondus et forgés en coupes et autre vaisselle dans la ville de L’Isle-sur-la-Sorgue.


tresor

En novembre 1497, il n’y a plus de Français dans le royaume de Naples. C’est la fin de la première guerre d’Italie.


II. Deuxième guerre d'Italie 1499-1501





Toute la cour se retrouve en France et reprend ses occupations habituelles.
Malheureusement, le roi Charles VIII meurt subitement, en 1498, après s'être cogné la tête au passage d'une porte. Il a tout juste 27 ans.
Le roi est mort, Vive le roi.
D'emblée son sucesseur, Louis XII, s’établit « roi de Naples et duc de Milan » et décide une nouvelle conquête.
Alors Etienne, maintenu dans ses principales fonctions,  supervise la constitution d’une nouvelle flotte en Méditerranée.
Il fait même construire une galéasse, une grosse galère, à ses frais, près du port de Grimaud.
En même temps il reçoit aussi les ambassadeurs de Venise et de Florence.
On sait qu’il se rend à Venise, avec le baron d’Oppède, chargé d’une mission royale.

L’armée passe les Alpes une seconde fois, et annexe le duché de Milan en moins de 20 jours,
malgré une faible résistance de Ludovic le More.
Etienne est chargé d’organiser l’occupation de ce duché de Milan pendant que l’armée descend la botte italienne et
entre à Naples (Août 1501).
Le roi lui reste en France, à Lyon et envoie ses directives à Etienne. Deux semaines après l’arrivée de l’armée à Naples,
Etienne arrive à son tour et retrouve son poste de grand chambellan.
Il est responsable de mettre en place l’administration française et la justice.
Il ne refait pas les erreurs de la première campagne, assure la paie des soldats, renvoie les mercenaires Suisses
devenus inutiles avec un mois de solde d’avance, signe une amnistie avec les napolitains rebelles,
et fait assurer le calme et la tranquillité dans le royaume.
Il distribue les charges importantes, récompensant aussi ses fidèles amis.
Toutes ces tâches l’absorbent et l’obligent à rester en ville alors que se déclare une terrible peste et
que les troupes françaises doivent se réfugier à l’extérieur de la ville.

Louis XII, le père du peuple :




Etienne est atteint par le fléau épidémique en plein travail et est emporté par les fièvres à l’âge de 56 ans, au sommet de sa carrière.
Il meurt le 6 octobre 1501, dans le palais du chambellan, et ses obsèques ont lieu, en grande pompe, le 8 octobre à Naples.


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