Chapitre XVIII.
Nice et la Savoie à la France (1860).
En 1860, au terme de délicates négociations, la Savoie et Nice
sont cédées à la France par le traité de Turin.
Les consultations populaires à Nice, puis en Savoie, confirment le
rattachement.
La convention du 7 mars 1861 précise les frontières entre la
France et le Piémont : les communes de Tende et de La Brigue restent
piémontaises pour protéger les territoires de chasse de Victor
Emmanuel et lui laisser le contrôle stratégique de la crête
des Alpes.
A partir de 1860, la Côte d’Azur reçoit
de nombreux touristes : le chemin de fer permet des séjours hivernaux
pour une clientèle de luxe : Tsar de Russie, empereur du Brésil
ou famille royale d’Angleterre se succèdent à Nice. Une riche
agriculture florale se développe dans la plaine niçoise, de
vastes hôtels se construisent sur les hauteurs de Nice, Cannes, Menton
ou Monaco.
Cavour se sert avec habileté de Garibaldi. Sous couleur d'aider les
Siciliens révoltés contre leur souverain, celui-ci lève
et arme, avec la discrète complicité de Cavour, “l'expédition
des Mille” volontaires aux chemises rouges. De mai à août
1860, Garibaldi se rend maître de la Sicile. Tandis que François
II se réfugie à Gaëte, il passe le détroit et entre
en triomphe à Naples. Ses succès inquiètent Cavour.
Il se tourne vers Napoléon III et lui montre le péril que ferait
courir une république napolitaine au pape et à l'Italie. L’empereur
n’est pas dupe : il songe à interdire toute atteinte
contre le royaume de Naples, mais Palmerston estime qu'une Italie forte fera
équilibre à la France en Méditerranée et appuie
Cavour. Napoléon III, se résignant, permet aux troupes piémontaises
de gagner Naples en passant par les Etats du pape. La petite troupe de celui-ci,
bien que commandée par Lamoricière, est dispersée à
Castelfidardo (18 septembre). Le royaume de Naples, à la suite d’un
plébiscite organisé par un envoyé de Cavour, se donne
au Piémont ; François II ne capitulera que le 13 février
1861.
Le 18 février 1861, des députés venus de tous les pays
annexés se réunissent à Turin, et, le 23 mars, le royaume
de Haute-Italie devient le royaume d'Italie[8].
Bellino passe ainsi du royaume de
Piémont-Sardaigne au royaume d’Italie. Nos ancêtres de la Castellata
sont italiens.