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Chapitre X.
Premières campagnes d’Italie (1796-1797).
Guerre en Piémont.
L'armistice de Cherasco.
Guerre en Lombardie.
Guerre en Piémont.
Après Toulon, Bonaparte revient à Nice le 26 mars 1796, nommé
général en chef de l’armée d'Italie, en remplacement
de Schérer qui a été destitué. Courant 1795 la
situation militaire dans le secteur central Sospel- Breil - Tende n'a guère
évolué.
Bonaparte prend les troupes en main le 2 avril à Nice : "Soldats,
vous êtes mal nourris, presque nus. Le gouvernement vous doit tout,
il ne peut rien. En Espagne, en Vendée, en Allemagne vous avez fait
des prodiges. Vous voulez encore de la gloire. Eh bien ! Je vous en nourri.
Je vais vous conduire dans le plus beau pays du monde... “[21]
La gazette de l’époque nous raconte la victoire éclair de Bonaparte.
Jouant du terrain et sur la rapidité de ses troupes, il remporte des
victoires en Piémont.
Puis c’est la bataille de Mondovi, qui ouvre
la route de Turin.
“Mondovi, 21 avril 1796 : Turin est à
portée des canons français. Colli, le général
piémontais, a dû faire retraite en laissant pour morts 1.000
de ses hommes. Témoins de ce repli précipité, huit pièces
de canon tombés aux mains des Français. Par trop de négligences,
le général a laissé passer une victoire pourtant acquise
d'avance. En effet, la veille de la bataille, la situation des Français
était extrêmement critique, au point que les officiers
eux-mêmes la tenaient pour perdue. Malgré la fatigue
et le découragement des soldats, il leur fallait tenter rapidement
une nouvelle attaque pour empêcher Colli de rejoindre les Autrichiens.
Il suffisait donc à ce dernier de se replier progressivement en attendant
le secours de son allié autrichien Beaulieu. Mais les troupes sardes
se sont trop attardées dans leur mouvement de retraite, et les divisions
de Bonaparte ont profité de l'opportunité pour se jeter sur
les bataillons ennemis. Près de Mondovi, Colli a été
soudain assailli par les hommes de Sérurier et de Meynier. Sa retraite
stratégique s'est transformée en tragique déroute. La
cour de Turin n'a plus d'autre choix que la négociation.”[18]
L'armistice de Cherasco.
Napoléon Bonaparte impose aux Sardes l'armistice.
“Piémont, 28 avril 1796 : Les Sardes
ont déposé les armes. A la nouvelle de la défaite de
Colli à Mondovi, et vu le peu de secours qu'elle pouvait attendre des
Autrichiens, la cour de Turin s'est résolue à faire la paix.
Par le traité conclu à Cherasco, le roi de Piémont-Sardaigne
cède les places de Coni et de Tortone, villes que les Français
pourront utiliser comme bases de leurs opérations au-delà des
Alpes et de l'Apennin. En signant l'armistice sans l'accord de Paris, Bonaparte
a outrepassé les instructions : il a porté tous ses efforts
contre les Sardes, au lieu d'agir uniquement contre les Autrichiens. Le général
entend cependant adapter les ordres de Paris aux circonstances, et à
son ambition.”[18]
“Paris,14 mai 1796 : le vol
des trésors d'Italie est organisé.
La France exporte sa Révolution.
En retour, le Directoire entend bien en tirer quelques compensations. Ainsi
sont visés, en premier chef, les trésors artistiques de
l'Italie. Le gouvernement de Paris a été très clair
à cet égard. Il est persuadé que Bonaparte considère
“ la gloire des beaux-arts comme attachée à celle de l'armée”.
Si le général en chef devait en douter, le Directoire l'invite
“à rechercher, à recueillir et à faire transporter à
Paris les objets les plus précieux”. Rien ne semble donc devoir échapper
aux armées de la République. Afin de remplir cette tâche
tout en prenant soin des oeuvres, le Directoire a désigné une
commission de sept membres, qui comprend le chimiste Berthollet, le mathématicien
Monge, le sculpteur Moitte ainsi que les peintres Berthelemy et Tinet.”[18]
Victor Amédée III signe l’armistice qui consacre l’abandon
à la France de Nice et de la Savoie (96) par le traité de Paris.
Les forteresses de Cunéo, Château-Dauphin, Exilles, Alexandrie
sont occupées par les français et sont démolies.
Humilié par ce traité, forcé
de soumettre ses sujets à de nouveaux impôts, il meurt en 1796
et Charles Emmanuel III lui succède, dans une position très
critique.
Celui-ci refuse, en 1797, une alliance que lui propose la France, et un traité
lui garantissant ses possessions de terre ferme, moins Nice et la Savoie,
sous condition qu’il fournisse un corps d’armée de 9.000 hommes d’infanterie,
1.000 cavaliers et 40 pièces de canon.
Guerre en Lombardie.
Le 15 Mai 1796, Bonaparte entre dans Milan. Il poursuit sa campagne et le
5 août remporte la victoire de Castigliole, puis celle de Rivoli (14
janvier 1797). Les Autrichiens perdent 28.000 hommes, dont 12.000 prisonniers.
Il signe un armistice personnel avec les Autrichiens, sans que le Directoire
ne lui ai donné le moindre pouvoir en ce sens. Les Autrichiens, en
mauvaise posture préfère signer.
Bonaparte veut imposer sa politique : il remodèle la carte de l’Italie
du Nord, crée une République cisalpine à constitution
très fortement inspirée de celle de la France, avec pouvoir
exécutif et Conseil législatif dont il nomme lui-même
les membres.
Le 17 octobre 1797 : Bonaparte impose
la paix de Campoformio.
« Cinq mois de négociations
viennent d'aboutir à une paix fragile. Pour Bonaparte, l'essentiel
est d'avoir imposé aux Autrichiens la cessation des hostilités.
La paix serait-elle précaire, elle a du moins le considérable
avantage de permettre au général en chef de l'armée d'Italie
de satisfaire ses ambitions politiques. La signature du
traité s'accorde donc avec sa stratégie : apparaître en
France comme celui par qui la paix est arrivée. De leur côté,
les Autrichiens ont rétabli, par voie diplomatique, une situation
militaire désavantageuse. C'est en effet la pression exercée
par la marche de l'armée de Bonaparte sur Vienne qui a décidé
l'Autriche à signer. Son commandant en chef, l'archiduc Charles, pouvait
considérer que la menace française était plus que préoccupante,
ses troupes ne disposant plus des moyens nécessaires à une
contre-offensive ».
Aux termes du traité, l'Autriche cède à la France la
Belgique, mais elle ne s'engage pas pour la rive gauche du Rhin. Vienne cède
également la Lombardie à la République cisalpine, dont
elle reconnaît l'indépendance. La France annexe les îles
Ioniennes soit Corfou, Zante, Céphalonie et obtient,
pour la République cisalpine, Brescia et Bergame.
Bonaparte contraint le pape à signer la paix, Turin passe à
la France en 1798 : toutes les villes du Piémont sont envahies par
les soldats français et le général Joubert dénonce
la duplicité du roi, déclare que les troupes sardes font désormais
partie de l’armée française. Le roi signe une renonciation
au Piémont, mais pas une abdication car il souhaite continuer à
régner sur l’ile de Sardaigne, qu’il rejoint alors. Du 8 au 16 février
1799, une immense majorité de Piémontais votent leur annexion
à la France, mais le Directoire français qui était en
faveur de l’annexion, recule devant les révoltes des anarchistes italiens
( qui eux souhaitent l’unité italienne), Les contributions de guerre,
les réquisitions, les pillages, les exactions de toute sorte, retournent
alors les italiens.[54]
La République est proclamée à Rome le 15 février
1798 [54].
Suite
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