Mise à jour 4/05 Copyright JG © 2005

 - Le Col de l'Autaret ou
     Histoire de Bellino
 - Les Thèmes associés
 - Bataille de la   Battagliola
    1743-1744
 - Blason de Bellino

 - Breve cronologia della
 Castellata E de l' Escartoun
   de CHASTEL DELFIN
      (Italiano)
 - Brève chronologie du
 Castellar et de l' Escarton de
  CHÂTEAU DAUPHIN

 - République de Briançon (F)
 - Republica di Briancon (It)

 - Autres



 
 
 
 

   

Chapitre X.  Premières campagnes d’Italie (1796-1797).
 
Guerre en Piémont.
L'armistice de Cherasco.
Guerre en Lombardie.

Guerre en Piémont.

        Après Toulon, Bonaparte revient à Nice le 26 mars 1796, nommé général en chef de l’armée d'Italie, en remplacement de Schérer qui a été destitué. Courant 1795 la situation militaire dans le secteur central Sospel- Breil - Tende n'a guère évolué.
        Bonaparte prend les troupes en main le 2 avril à Nice : "Soldats, vous êtes mal nourris, presque nus. Le gouvernement vous doit tout, il ne peut rien. En Espagne, en Vendée, en Allemagne vous avez fait des prodiges. Vous voulez encore de la gloire. Eh bien ! Je vous en nourri. Je vais vous conduire dans le plus beau pays du monde... “[21]

        La gazette de l’époque nous raconte la victoire éclair de Bonaparte. Jouant du terrain et sur la rapidité de ses troupes, il remporte des victoires en Piémont.
Puis c’est la bataille de Mondovi, qui ouvre la route de Turin.
“Mondovi, 21 avril 1796 : Turin est à portée des canons français. Colli, le général piémontais, a dû faire retraite en laissant pour morts 1.000 de ses hommes. Témoins de ce repli précipité, huit pièces de canon tombés aux mains des Français. Par trop de négligences, le général a laissé passer une victoire pourtant acquise d'avance. En effet, la veille de la bataille, la situation des Français était extrêmement critique, au point que les officiers  eux-mêmes  la  tenaient pour perdue. Malgré la fatigue et le découragement des soldats, il leur fallait tenter rapidement une nouvelle attaque pour empêcher Colli de rejoindre les Autrichiens. Il suffisait donc à ce dernier de se replier progressivement en attendant le secours de son allié autrichien Beaulieu. Mais les troupes sardes se sont trop attardées dans leur mouvement de retraite, et les divisions de Bonaparte ont profité de l'opportunité pour se jeter sur les bataillons ennemis. Près de Mondovi, Colli a été soudain assailli par les hommes de Sérurier et de Meynier. Sa retraite stratégique s'est transformée en tragique déroute. La cour de Turin n'a plus d'autre choix que la négociation.”[18]

L'armistice de Cherasco.

        Napoléon Bonaparte impose aux Sardes l'armistice.
“Piémont, 28 avril 1796 : Les Sardes ont déposé les armes. A la nouvelle de la défaite de Colli à Mondovi, et vu le peu de secours qu'elle pouvait attendre des Autrichiens, la cour de Turin s'est résolue à faire la paix. Par le traité conclu à Cherasco, le roi de Piémont-Sardaigne cède les places de Coni et de Tortone, villes que les Français pourront utiliser comme bases de leurs opérations au-delà des Alpes et de l'Apennin. En signant l'armistice sans l'accord de Paris, Bonaparte a outrepassé les instructions : il a porté tous ses efforts contre les Sardes, au lieu d'agir uniquement contre les Autrichiens. Le général entend cependant adapter les ordres de Paris aux circonstances, et à son ambition.”[18]

“Paris,14 mai 1796 : le vol des trésors d'Italie est organisé.
La France exporte sa Révolution. En retour, le Directoire entend bien en tirer quelques compensations. Ainsi sont visés, en premier chef, les trésors  artistiques de  l'Italie.  Le gouvernement de Paris a été très clair à cet égard. Il est persuadé que Bonaparte considère “ la gloire des beaux-arts comme attachée à celle de l'armée”. Si le général en chef devait en douter, le Directoire l'invite “à rechercher, à recueillir et à faire transporter à Paris les objets les plus précieux”. Rien ne semble donc devoir échapper aux armées de la République. Afin de remplir cette tâche tout en prenant soin des oeuvres, le Directoire a désigné une commission de sept membres, qui comprend le chimiste Berthollet, le mathématicien Monge, le sculpteur Moitte ainsi que les peintres Berthelemy et Tinet.”[18]

        Victor Amédée III signe l’armistice qui consacre l’abandon à la France de Nice et de la Savoie (96) par le traité de Paris. Les forteresses de Cunéo, Château-Dauphin, Exilles, Alexandrie sont occupées par les français et sont démolies.
Humilié par ce traité, forcé de soumettre ses sujets à de nouveaux impôts, il meurt en 1796 et Charles Emmanuel III lui succède, dans une position très critique.
        Celui-ci refuse, en 1797, une alliance que lui propose la France, et un traité lui garantissant ses possessions de terre ferme, moins Nice et la Savoie, sous condition qu’il fournisse un corps d’armée de 9.000 hommes d’infanterie, 1.000 cavaliers et 40 pièces de canon.

Guerre en Lombardie.

        Le 15 Mai 1796, Bonaparte entre dans Milan. Il poursuit sa campagne et le 5 août remporte la victoire de Castigliole, puis celle de Rivoli (14 janvier 1797). Les Autrichiens perdent 28.000 hommes, dont 12.000 prisonniers.
        Il signe un armistice personnel avec les Autrichiens, sans que le Directoire ne lui ai donné le moindre pouvoir en ce sens. Les Autrichiens, en mauvaise posture préfère signer.
        Bonaparte veut imposer sa politique : il remodèle la carte de l’Italie du Nord, crée une République cisalpine à constitution très fortement inspirée de celle de la France, avec pouvoir exécutif et Conseil législatif dont il nomme lui-même les membres.

Le 17 octobre 1797 : Bonaparte impose la paix de Campoformio.
« Cinq mois de négociations viennent d'aboutir à une paix fragile. Pour Bonaparte,  l'essentiel  est d'avoir imposé aux Autrichiens la cessation des hostilités. La paix serait-elle précaire, elle a du moins le considérable avantage de permettre au général en chef de l'armée d'Italie de satisfaire ses ambitions politiques.  La  signature  du  traité s'accorde donc avec sa stratégie : apparaître en France comme celui par qui la paix est arrivée. De leur côté, les Autrichiens ont rétabli,  par voie diplomatique, une situation militaire désavantageuse. C'est en effet la pression exercée par la marche de l'armée de Bonaparte sur Vienne qui a décidé l'Autriche à signer. Son commandant en chef, l'archiduc Charles, pouvait considérer que la menace française était plus que préoccupante, ses troupes ne disposant plus des moyens nécessaires à une contre-offensive ».

        Aux termes du traité, l'Autriche cède à la France la Belgique, mais elle ne s'engage pas pour la rive gauche du Rhin. Vienne cède également la Lombardie à la République cisalpine, dont elle reconnaît l'indépendance.  La France annexe les îles Ioniennes soit  Corfou,  Zante,  Céphalonie et obtient, pour la République cisalpine, Brescia et Bergame.

        Bonaparte contraint le pape à signer la paix, Turin passe à la France en 1798 : toutes les villes du Piémont sont envahies par les soldats français et le général Joubert dénonce la duplicité du roi, déclare que les troupes sardes font désormais partie de l’armée française. Le roi signe une renonciation au Piémont, mais pas une abdication car il souhaite continuer à régner sur l’ile de Sardaigne, qu’il rejoint alors. Du 8 au 16 février 1799, une immense majorité de Piémontais votent leur annexion à la France, mais le Directoire français qui était en faveur de l’annexion, recule devant les révoltes des anarchistes italiens ( qui eux souhaitent l’unité italienne), Les contributions de guerre, les réquisitions, les pillages, les exactions de toute sorte, retournent alors les italiens.[54]
        La République est proclamée à Rome le 15 février 1798 [54].


Suite


© Copyright JG 2005