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Chapitre III.
LES ETATS AU DEBUT DU XIVe SIECLE .
Une population alpine en
forte croissance.
Le Piémont angevin.
Marquisat de Saluces et Castellata.
Hommage du Queyras au dauphin.
Première trace d’industrie
dans le Queyras (la Fusine).
Le dauphin Guigues VII.
Les débuts du dauphin Humbert
II.
L’expansion vaudoise au XIIIe et
XIVe siècles.
Une population alpine en forte croissance.
Du XIe siècle à la fin du XIIIe siècle, la région
a connu une longue période d’expansion et de prospérité
économique. Ce phénomène s’est accompagné d’un
essor important de la population. Les indices de cette augmentation de
la population sont nombreux : défrichements, création de
nouveaux lieux habités, naissance et développement de villes,
création de paroisses, extension des enceintes fortifiées.
[72]
La croissance de la population,
au début du XIVe siècle, se poursuit avec un rythme soutenu,
parfois incroyable. En Dauphiné, on parle de 2% par an pour l’Isère
; on compte 10 feux par Km² dans le sillon alpin, et de 15 à
20 feux dans les plaines ; 90% de la population vit à la campagne
ou dans les montagnes.
La population des deux Savoie
approche, dit-on, les 350.000 personnes. Chiffre incroyable car c’est environ
la moitié de la population actuelle.
Château Queyras compte
600 habitants en 1332, Bellino environ 800, comme Pontechianale et Château
Dauphin Les moyens techniques limités de l’époque ne permettent
pas de nourrir autant de monde. Trop nombreux et mal nourris, cette population
devient vulnérable aux épidémies.
Le Piémont angevin.
Le règne de Charles II d'Anjou a été marqué
par un retour offensif angevin en Piémont, aboutissant à
la création d'un comté autour de Mondovi et Cunéo.
Le roi l'inféode à son fils Raimond-Bérenger en 1304.
Mais celui-ci meurt sans héritier dès 1305. Après
un retour à la Couronne, le Piémont est concédé
au début de 1309 à Robert, héritier du trône.
Celui-ci devient roi dès le mois de mai de la même année,
et le comté ne sort pas de ses mains : les souverains angevins sont
désormais comtes de Piémont.
Le règne de Robert
voit l'extension du domaine piémontais, mais aussi des heurts avec
la maison comtale de Savoie et sa branche cadette des Savoie-Achaïe.
En Ligurie, Robert réussi ce que son grand-père Charles Ier
n'avait pu réaliser : soumettre Gènes. Grâce à
une victoire momentanée du parti guelfe sur celui des gibelins,
Robert est seigneur de la ville de 1318 à 1335. Si une révolte
chasse finalement ses officiers, le roi met néanmoins la main sur
Vintimille en 1335.
Marquisat de Saluces et Castellata.
Manfredo IV, quatrième
du nom et cinquième marquis de Saluces, a 37 ans quand il succède
à son père et est déjà père d’un fils,
Fédérico. Au début de son règne, le marquisat
de Monferrat et ses troupes se battent contre Mattéo Visconti, puissant
seigneur de Milan, et par prudence, il s’allie avec Humbert Ier, seigneur
de la Tour du Pin, dauphin de Vienne, et lui propose de marier son fils
à une des filles du dauphin. L’accord se fait : le mariage aura
lieu le 3 septembre 1303, et Manfredo lègue le marquisat pour la
dot de son fils.
L’année 1305 est marquée par la mort de Giovanni de Monferrat
qui n’a pas de descendant. Manfredo, son allié, récupère
le marquisat de Monferrat.
Un an plus tard, Manfredo
perd son épouse et doit, de plus, faire hommage, pour les terres
fraîchement conquises du marquisat de Saluces, au comte Amédée
de Savoie, afin d’obtenir son aide contre les nombreux ennemis qui l’attaquent.
Il est cependant contraint d’abandonner les terres de Monferrat et se retire
sur son marquisat.
En 1307, il épouse,
en seconde noce, Isabelle Doria, fille du capitaine et gouverneur de Gènes
Barnabé Doria, qui lui donnera trois fils : Manfredo, Téodoro
et Bonifacio, et une fille.
L’année suivante,
il assiste, à Milan, au couronnement de l’empereur Arrigo, lui fait
hommage pour ses terres, se rend à Pise où il a sa résidence,
et y reçoit son investiture pour le marquisat.
Manfredo IV est un libéral
: il accorde à la cité de Saluces des privilèges et
des franchises, entre autres, le droit, pour les habitants, de vendre leurs
biens sans devoir payer d’impôts, si ce n’est un forfait compensatoire
annuel de 180 lires en monnaie d’Asti. Il crée aussi, à Saluces,
le poste de Vicaire Général du marquisat.
En 1332, il accepte de Manfredino
et Oddone, père et fils, marquis de Carretto, la cession de leurs
terres et châteaux, contre une somme d’argent, et les leur concède
en fief : château et terres de Sanfront et de Paesana, une partie
de Crissolo, Oncino et Ostanna, une partie de Sampeyre, de Bellino, Villa
et Lognasco.
Son épouse, Isabelle
Doria, ambitieuse et astucieuse, grâce au pouvoir qu’elle a sur lui,
et à cause de l’aversion pour Fédérico, fils du premier
lit (de Béatrice de Savoie), le pousse à établir un
nouveau testament où il lègue le marquisat à Manfredo,
premier fils du second lit.
Evidemment, Fédérico
ne se laisse pas faire : irrité par les intrigues de la Génoise,
connaissant le nouveau testament, il se résout à conquérir
par la force ce qu’il n’a plus en droit. Aidé par le dauphin de
Vienne, son beau-frère, il prend possession de nombreuses terres
du marquisat, alors que son père est encore en vie.
Manfredo, devant cette hostilité
continuelle et voyant les conséquences de cette discorde sur son
Etat, décide de se retirer et signe un accord avec Fédérico,
daté du 4 décembre 1334 et signé par Amédée
VI, comte de Savoie.
Fédérico reprend
donc le marquisat, en son nom et à celui de son fils Tommaso.
Fédérico n’en
profite pas très longtemps, puisqu’il meurt en 1336, à 49
ans. Son corps est déposé dans l’église S. Giovanni,
reconstruite par son père et officiée par les Pères
Dominicains.
Hommage du Queyras au dauphin.
Tous les "briançonnais"
sont appelés à rendre hommage au Dauphin entre 1331 et 1333
: ils jurent, en touchant avec leurs propres mains les Saints Evangiles
et promettent, sous la foi du serment de fidélité d’être
perpétuellement fidèles au seigneur dauphin et à ses
successeurs.
Lorsque les habitants du Queyras rendent hommage au Dauphin en 1332,
et deviennent donc dauphinois, on retrouve encore les même noms de
famille :
-
Bruni (Brun) à Château Queyras
-
Martini (Martin) à Château Queyras, Abriés,
Arvieux, Molines et St Véran
-
Arnaudi (Arnaud) à St Véran
-
Galliani (Gallian) Stéphane
-
Galiani (Galian) Johannes à Château Queyras
-
Richardi (Richard) à Abries, Aiguilles, St Véran
Le
Val Varaita est assujetti au Dauphin, alors que le Queyras devient dauphinois.
Première trace d’industrie dans
le Queyras (la Fusine).
« Ysoard des
Ysoards de Château-Queyras obtient du dauphin, Jean II, des lettres
patentes, datées du 3 avril 1311, lui accordant le privilège
d'établir une forge à deux feux, deux fourneaux, quatre buses,
deux enclumes, deux martinets. La forge doit être construite sur
le territoire d'Arvieux, près du ruisseau de Colombet avec l'autorisation
de se servir de l'eau de ce ruisseau et de tout autre nécessaire,
provenant d'Arvieux et du Queyras ; la faculté
de la déplacer, en raison du manque d'eau, sur d'autres rives d'Arvieux
ou de Château-Queyras, de faire tout canal
nécessaire pour amener les eaux à la fusine,
Le concessionnaire peut extraire le minerai du Queyras, de Pont et Bellin,
châtellenie de Château-Dauphin, l'acheter, le vendre, l'apporter
à la fusine ; il est exonéré de tout droit de péage,
de transport et peut prendre le bois nécessaire à la fonte
du minerai, de faire le charbon utile,
sur le territoire de Château-Queyras. Le
fer fabriqué peut être transporté dans l'Embrunais
jusqu'à Embrun sans être chargé d'aucun droit
de péage ou autres redevances, excepté
la taille comtale ; tous ces privilèges valables pour lui et ses
successeurs. Ysoard Ysoard s'engage à payer annuellement au
dauphin, le jour de la Purification, 25 florins d'or fin, tant qu'il
fabriquera du fer et à donner, pour droit d'entrée,
15 florins-or. »
Fait à Grenoble dans la maison des Frères mineurs.
«Le 9 septembre
1313, le Dauphin confirme à Ysoard l'exploitation de la Fusine et
de la forêt et de plus il lui permet de se servir pour la vente de
ses produits. Ysoard cède la fusine à Confortinus Serratrice,
de Saint-Eusèbe (prés Château-Dauphin), le
13 janvier 1320, à la Nativité (1321),
par acte passé en présence du châtelain,
André de Vanlnavays, avec tous les privilèges
et charges s'y rattachant. »
Acte à Château-Queyras par Jacques Colomb notaire, dans
la cour de défunt noble Gilbert du Queyras.
Le minerai était
surtout tiré des mines de fer de la vallée de Château-Dauphin
et principalement de celles de Bellin (Bellino), dans la région
de la Gardetta ou un rocher dit Gaboul ou Gabel renferme du fer exploité
anciennement ; il y existe plus de 12 galeries. Les dauphins tire une redevance
de l'exploitation de ces mines. En effet, nous voyons dans les comptes
du châtelain Raymond Chabert, de Château-Dauphin, en 1336,
qu'il est noté pour la mine de Challiol, de laquelle il tire du
fer, 22 livres 6 sous. Le transport se fait par le col Agnel principalement
et par celui de Saint Véran, par Bellin, Château-Dauphin et
La Chenal ; il se fait à dos de bête de somme et, vu la longueur
du parcours, il doit être très onéreux, et le minerai
ne parvient qu’en petite quantité.(33).
Le dauphin Guigues VII.
A la mort de Jean II, son
fils Guigues, septième du nom, est encore mineur. Henri, évêque
de Metz est nommé tuteur et tient les rênes du gouvernement.
Guigues, dès qu’il est en âge, décide de demander
la main d’Isabelle, fille du roi de France Philippe le Bel, comme il était
déjà entendu entre son père et le roi, et envoie son
premier dignitaire, Sassenage, à la cour faire la demande.
La cour convoque les nobles pour donner plus de solennité à
la demande de Sassenage.
Celui-ci a à peine
terminé son discours qu’un de ces dignitaires, plus bouffon que
les autres, élève la voix et dit «qu’une si belle princesse
n’est pas née pour un gros cochon comme le dauphin ». Sassenage,
pâle, entendant de telles paroles, et pour venger l’offense faite
au dauphin, dégaine son épée et sans égard
pour la présence du roi, traverse l’assemblée de courtisants,
jusqu’à se retrouver face au comte de Savoie, alors en France. Le
projet de mariage semble être repoussé aux calandres grecques,
mais le roi pardonne. Guigues épouse Isabelle.
Majeur, Guigues est reconnu
dauphin, et accompagné de son tuteur, prend formellement possession
de son domaine et reçoit l’hommage qui lui est du.
Lui aussi combat le comte
de Savoie, est victorieux dans une bataille décisive, en 1325, et
fait prisonniers plusieurs gentilshommes du comte. Le traité du
27 octobre 1328, avec Philippe le Bel comme médiateur, leur rend
la liberté à prix d’or. Par ce même traité le
dauphin Guigues VII passe à la cour de France, participe avec ses
troupes à la guerre de Flandres où il se distingue par sa
valeur à la bataille de Cassel, victoire française. En récompense,
le roi lui offre un palais à Paris qui porte encore de nos jours
le nom de «palais du dauphin».
Guigues VII se réconcilie
avec le comte de Savoie, Edouard I et signe un traité de paix dans
son palais parisien. Le comte meurt en 1329 et les hostilités reprennent
entre lui et Aimone, frère du comte et Jean duc de Bretagne, mari
de Jeanne de Savoie, sœur du comte.
Pendant ce temps, on négocie et conclu un mariage entre Humbert,
frère du Dauphin, et Marie des Beaux, fille de Raymond et Béatrice
d’Anjou, descendante du roi Robert de Naples.
En 1331-1332, les habitants
du Briançonnais rendent hommage au Dauphin Guigues. Le 8 juillet
1332, c'est au tour de ceux de Château-Queyras à prêter
serment audit seigneur dauphin en baissant son anneau ou le dos de sa
main, comme les francs et non aux pouces comme le polulaire.(33).
Stéphanus et Johannes Galiani, comme beaucoup d'autres
de ce village, reconnaissentt hommage promis et juré dans tout et
pour tout au dit dauphin. (33)
Peu de temps après,
Guigues VII, à nouveau en guerre, assiège le château
de Perriera, reconnaît la place à la tête de ses troupes,
puis est mortellement touché et meurt le 28 juillet 1332. Son corps
est transporté à Grenoble par le gouverneur du Dauphiné,
Charles de Bonneville.
Les débuts du dauphin Humbert II.
A la mort de Guigues VII,
son frère Humbert se trouve à Naples, auprès de son
oncle, le roi Robert, et Béatrice, sa tante est nommée régente,
avec un conseil de gestion du Dauphiné, constitué de personnes
illustres du domaine. Une des premières mesures prises par le conseil
et la régente est la défense des frontières par une
milice.
Humbert apprend la nouvelle
de la mort de son frère par courrier, confirme la régente,
et fixe son départ au 15 octobre. Il est marié et père
d’un fils nommé Andréa.
Après un voyage de
six semaines en bateau, il débarque à Marseille et remonte
vers le Dauphiné. Accueilli par de nombreux seigneurs de son Etat,
il rencontre la régente et une grande partie de sa noblesse à
Avignon où ils sont venus à sa rencontre.
Le 6 décembre, il fait son entrée en Dauphiné,
au château de Belvédère qu’il prend pour résidence.
Il vient d’avoir 20 ans, assume les charges du pouvoir et ne se contente
pas d’un titre de simple dauphin ou du titre d’« Arci-Siniscalco
» qui date du royaume d’Arles et de Vienne et qui a été
confirmé par l’empereur Fédérico Ier (ceci est confirmé
par une bulle du pape Benedetto XII en 1341). Il a l’ambition de devenir
roi, de faire du Dauphiné un royaume. Pour cela, il presse le pape
et l’empereur Louis de Bavière et se nomme Prince du Briançonnais,
duc de Champsaur, marquis de Cesena, comte de Vienne, d’Albon, du Grésivaudan,
d’Embrun, du Gapençais, d’Andria, du Palatino, baron de la tour
et enfin, capitaine général des armées du Saint Siège.
Afin d’être libre
dans ses mouvements il propose une trêve à la Savoie, avec
la médiation de Philippe de Valois, de Catherine du Viennois et
d’autres nobles. Un traité est signé le 7 mars 1334, qui
confirme tous les accords précédents et met fin aux divergences.
En première mesure, il demande des comptes à son conseil
pour la gestion passée des deniers publics, s’attaque à l’administration
de la justice en réprimant les abus détestables comme celui
qui punissait les pauvres incapables de se défendre devant la justice,
et condamne les riches à réellement purger les peines en
fonction des délits commis.
Il se rend à Grenoble
pour la reconnaissance de son titre de dauphin. Son entrée dans
la cité, comme partout sur son trajet, est un véritable triomphe
car il est très aimé par son peuple et ses nobles.
Reprenant l’usage du paiement
d’un tribu lors du changement de souverain, usage appelé «
plaid » ou « muage ou Raschat », par les seigneurs, nobles
et officiels de l’Etat, il ordonne que ce paiement soit perçu dans
le mois, sans délai, et en même temps confirme à tous
les titres, prérogatives ou postes.
Pendant qu’Humbert II établit
les bases de son gouvernement dauphinois, le comte de Savoie ne reste pas
inactif et masse des troupes aux frontières du Dauphiné.
Humbert prend alors des mesures énergiques, expédie une ordonnance
demandant à ses gouverneurs, officiels des villes, des terres et
des châteaux, d’être vigilants, de préparer les défenses
nécessaires, de surveiller les mouvements du comte et de l’informer
au plus tôt.
L’expansion vaudoise au XIIIe et XIVe siècles.
Les Vaudois passés
dans la clandestinité ont gagné des adeptes dans le Sud Ouest
français, en Italie du Nord, en Bourgogne et en Lotharingie pendant
la période 1230-1240. Le Quercy et l’Albigeois en comptent un grand
nombre, puis leur expansion se poursuit en Rouergue, à Castres,
à Narbonne, à Carpentras, en Franche-Comté et dans
le Viennois/ Peut être est-ce au cours du XIIe siècle qu’ils
gagnent les Alpes Cottiennes, les vallées piémontaises, mais
aucun document ne l’atteste entre 1218 et 1335 [77].
Les missions de prêche
se dirigent alors vers la Provence, le Comtat et, au-delà des Alpes
vers la Lombardie. Le XIVe siècle est marqué par une forte
expansion : Dauphiné, Diois, Valentinois, Provence, Comtat Venaissin,
Gascogne, Piémont, Calabre et Pouilles ont leurs adeptes. Ils apparaissent
même en Rhénanie, en Bavière et sont persécutés
en Autriche au milieu du siècle. Ils poursuivent cependant vers
l’est : la Thuringe, la Bohême, la Moravie, la Silavie, le Brandebourg,
la Poméranie et enfin la Pologne où ils s’implantent. Alors
qu’au XIIe siècle leur implantation italienne était en Lombardie,
au XIVe c’est le Piémont qui devient leur lieu privilégié
[77].
Il est prouvé qu’au
XIVe siècle, la zone des Alpes, de part et d’autre de la frontière,
est convertie : le Dauphiné, le Briançonnais (Argentières,
Vallouise, Freissinières) et le Piémont (vallées du
Pô et affluents) comptent une forte représentation des Pauvres
de Lyon. [77]
En 1339 quelques Vaudois
du Queyras sont incarcérés à Briançon. L’Inquisition,
les persécutions les chassent, les obligeant à se regrouper
dans quelques vallées alpines : le Val Chisone, le Val Germanasca
et le Val Pellice. Ces sites refuges deviennent leur centre moteur alors
que quelques adeptes fondent des colonies en Italie du Sud, en Calabre
et en Pouilles [77]
A la fin du XIVe siècle,
nos Vaudois sont installés dans les Alpes, dans ces quelques vallées
qui se trouvent juste au nord du Val Varaita.
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