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    1743-1744
 - Blason de Bellino

 - Breve cronologia della
 Castellata E de l' Escartoun
   de CHASTEL DELFIN
      (Italiano)
 - Brève chronologie du
 Castellar et de l' Escarton de
  CHÂTEAU DAUPHIN

 - République de Briançon (F)
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Chapitre XIII    LOUIS, DAUPHIN (Louis XI) .
Louis, dauphin (Louis XI).
Les ducs de Savoie.
Mutations et changements.
En Castellata.
Saluces et le dauphin.

Louis, dauphin (Louis XI).

        En Dauphiné, dès 1446, la province atteint ses limites définitives. [55]

        En 1447, Louis, dauphin, fils de Charles VII roi de France, fâché avec son père, s’installe en Dauphiné et gouverne sa province. Déjà, depuis 1440, il a obtenu de son père un contrôle partiel de cette région. Il s’impose, préside une réunion des Etats Généraux du Dauphiné à Romans, étudie les doléances, organise le pays en deux bailliages et une sénéchaussée, établit un parlement, réorganise le Conseil dauphinois et met sur pied le premier service postal gouvernemental d’Europe. Il récupère Montélimar, alors au pape et crée une université à Valence. [65]
        Louis parcourt tout le Dauphiné à cheval, prenant toutes les décisions utiles à la prospérité de ses sujets et force les grands féodaux et les prélats à se soumettre à son autorité. Il fait de sa province un véritable Etat, bien gouverné, avec un appareil administratif efficace.
Le plus spectaculaire combat de Louis, pour imposer son autorité, est celui qui l’oppose à l’évêque de Gap, Gaucherde Forcalquier, qui résiste aux enquêteurs français, pousse les gens de son diocèse à attaquer les troupes françaises en route vers l’Italie, lève ses propres impôts.  Mais Louis maintient la pression de ses hommes, jusqu’au jour où la population de Gap elle-même demande son intervention. L’évêque s’entête. Louis condamne la ville de Gap à payer une amende de 3.000 écus. Indigné, l’évêque excommunie en nombre les hommes du dauphin et part à Rome. Louis obtient alors du pape un arrangement avantageux : l’évêque est forcé de demander pardon, de reconnaître la souveraineté du dauphin et de lever ses excommunications. En échange Louis annule l’amende imposée à la ville de Gap. [65]
        A 27 ans, il épouse une des filles du duc de Savoie, sans le consentement de son père qui lui supprime sa pension et envoie ses troupes. En 1452, le duc de Savoie, craintif, se met sous la protection de la France et se désolidarise du dauphin. . [65]
        Louis a appris à lire et à parler l’italien et, vers 1450, il porte son attention sur la situation politique de l’Italie, en pleine évolution : les Etats de Milan et de Florence sont parvenus à convaincre René d’Anjou (qui réclame toujours le royaume de Naples) à venir à leur secours, en lui accordant un subside et une promesse d’aide contre Naples. Louis offre ses services à son oncle René, qui accepte avec l’autorisation du roi de France. Louis, donc, traverse les Alpes avec une petite armée et quelques troupes des Anjous, projetant d’annexer Gènes, mais les Etats italiens, effrayés par ce fils du roi de France font pression sur René d’Anjou pour qu’il rentre chez lui. Malgré ses propres négociations avec le Milanais, Louis doit regagner sa petite province. [65]

        Devenu roi de France, en 1460, sous le nom de Louis XI, il n’oublie pas le Dauphiné et fait souvent appel aux seigneurs de «sa » province dans les luttes contre les Anglais. Il entretient des relations étroites avec Francesco Sforza de Milan et envoie de nombreux émissaires vers Venise ou vers les Médicis de Florence.  [65]

Les ducs de Savoie.

        Après Amédée VIII se succèdent, de 1466 à 1478, des ducs plus médiocres. A la mort d’Amédée IX, comte de 1465 à 1472, son fils n’a que 6 ans et c’est sa mère Yolande de France, qui assure la régence ; elle combat la politique de son frère Louis XI, roi de France qui souhaite annexer la Savoie et se défend contre Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, parent de son fils.
        On connaît les démêlés et les guerres entre Louis XI et Charles le Téméraire ; Yolande se range du mauvais côté (Charles), et, après la bataille de Morat, prête à changer de camp, elle est faite prisonnière et est délivrée par le roi de France.
        Les Piémontais prennent un rôle prédominant dans l’administration savoyarde. Il en résulte une agitation croissante des seigneurs féodaux, en particulier en Bresse. Louis XI vient en aide à la régente et son appui se mue en une sorte de protectorat de la Savoie.
        Mais le pays de Vaud est envahit par les “Suisses”, le Genevois, le Faucigny et la Bresse deviennent plus autonomes par rapport à la Savoie, de même que le Piémont. Un duc de Bresse s’étant fait reconnaître comme gouverneur du Piémont, il lui faut, cette fois, l’aide des Sforza de Milan pour récupérer ses terres.

        Elle meurt le lendemain du mariage de sa fille, alors qu’elle vient de recevoir l’hommage du marquis de Saluces (1478). Son fils n’a que 12 ans, et il faut une deuxième régence trouvée par Louis XI. [73]
        Louis XI, après avoir été Dauphin de 1440 à 1457, a une action bénéfique pour les Escartouns briançonnais. Il renforce leur autonomie, déjà importante, rétablit le rôle du Grand Conseil, crée une chancellerie et réduit les bailliages de sept à trois.

        En 1482, Louis XI meurt.
        En Savoie, Charles Ier entre aux affaires. Il a 15 ans et doit, sans attendre, destituer un gouverneur, rebelle aux ordres. Le gouverneur, Raconis, est battu, mais, avec le secours du marquis de Saluces, s’empare de quelques places. Charles Ier enlève ces places, fait pendre les garnisons et ravage la vallée de Saluces. Charles à juste le temps d’épouser Blanche de Montferrat, qu’il doit affronter, à nouveau le marquis de Saluces. Celui-ci s’était réfugié auprès du roi de France, qui lui a fait rendre son marquisat, et il met le feu aux poudres ou plus exactement, à quelques villages du Piémont. Charles réagit, mais doit s’expliquer auprès du roi de France. A 21 ans, en 1490, il meurt à Pignerol. [72]

Mutations et changements.

         Une crise économique importante suit la mutation économique européenne, qui passe du trafic terrestre par les cols alpins au transit maritime par la Méditerranée et l’Atlantique.
        Une peste effroyable s’abat sur les armées et s’étend à toute la Provence : Nice est réduite à quelques milliers d’habitants ; à Vintimille, à La Gaude, à St Laurent du Var, il ne reste aucun habitant. Cette peste continuera, à de rares intervalles près, pendant 60 ans.
A la fin du XVe siècle des « actes d’habitation » attirent une population venant de Ligurie et du Piémont. La Napoule se repeuple dès 1461, Saint Laurent du Var, à partir de 1488.

En Castellata.

        Outre le châtelain, un notaire est nommé par décret du procurateur fiscal du Briançonnais, le 27 avril 1453, pour la châtellenie de Casteldelfino, un certain Giovanni Chalmas, moyennant débours de 37,5 ducats.
        Le gouverneur se préoccupe des minerais et donne l’adjudication pour la recherche d’argent, de plomb et de cuivre en Castellata à Chiaffredo Chapel, à Bartolomio Levet et d’autres habitants de Casteldelfino, le 20 septembre 1478. Un an plus tard, le 22 novembre 1479, c’est un Bernardino Moubert, originaire de Nurimberg en Allemagne, qui reçoit l’adjudication, pour l’or, l’argent, le cuivre, l’étain, le plomb, le cobalt (cinabre) et le fer, sous réserve de déposer les demandes de recherche, d’indemniser les propriétaires et de soumettre les minerais à essai.


Dauphin gravé à Château Dauphin.
       Le 16 septembre 1474, à Château-Queyras, Magister Bartholomeus Galliani, Georgius, Petrus et Jacobus Galliani sont reconnus "misérables quoique contribuant pour une modique part" lors de la révision des feux, devant le vice-châtelain Francardus Ecrivain et le notaire de la châtellenie Claude Richard.

Saluces et le dauphin.

        Le dauphin supporte mal que le marquis de Saluces fasse tant d’honneur au duc de Savoie et montre autant de bonne volonté. Il envoie son gouverneur Rodolfo di Gamort pour réclamer l’hommage du marquis et demande au conseil delphinal un acte légal du 3 janvier 1447 qui somme le marquis de rendre cet hommage à brève échéance, sous peine de se voir confisquer tout le marquisat. Le marquis ne s’inquiète pas sachant que le dauphin est fâché avec son père le roi de France. Afin d’être tranquille, il préfère prêter cet hommage directement au roi de France, le considérant comme dauphin.
       Le marquis Ludovico assure la paix et s’occupe du bien être de ses sujets : il développe le commerce, fait ouvrir des écoles publiques, dote les minorités, les notaires et les chirurgiens, fait frapper la monnaie du marquisat de Saluces. Il fonde l’église et le couvent de S. Bernardino en 1471, fait construire le cloître gothique de l’église St Jean, semi-circulaire, en pierres de carrières de Sampeyre magnifiquement sculptées
        Il meurt dans son château de Saluces le 8 avril 1475, à 70 ans, après un règne de 60 ans de paix, ce qui lui vaut le surnom de « seigneur de la paix ».
        Il laisse cinq fils et 4 filles de son épouse, Isabelle de Montferrat. Comme le veut la tradition, c’est son fils aîné Lodovico qui lui succède.


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