Les premières colonnes gallispanes, ayant remporté
la victoire du Fort de Demonte, la résistance sarde se fit autour
de Cunéo et d’Alexandrie, mais ils perdent Asti. La cité de
Cunéo, attaquée par le Prince de Conti et le marquis Las Minas,
fut défendue par Frédérico Leutrum, qui entra dans la
légende comme valeureux défenseur de la ville. Cunéo
subit 39 jours de siège (13/9 à 21/10/1744),
Malgré la victoire franco-espagnole de la Madone d’Olmo
(30 sept 1744), les conquérants levèrent le siège et
se retirèrent en France (12 octobre 1744), par le val Stura déjà
enneigé et gelé.
Don Tholosan : " Ils ne vinrent plus de trois ans nous troubler
dans ce pays ; nous ne fumes pas tout à fait exempts de troubles,
ni de fournitures. Le Roi se retira à Turin au mois de décembre,
et les troupes furent réparties en quartier d'hiver, et ainsi finit
l'année 1744 et jusqu' à 1747 il ne se passera pas de choses
fort remarquables, nous ne laisserons pas de marquer en passant certains traits
qu'on sera bien aise d'apprendre [105].
Au reste cette année n'a pas d'autres évènements
remarquables si non que la reprise des magasins sans aucune rétribution
comme on l'a déjà fait voir, et la levée de vingt hommes
de milice qui causa des grandes frais, car pour faire le nombre il fallut
que les mariés quittassent leurs femmes et leurs biens pour prendre
les armes [105].
Il y a encore à observer que pour survenir aux grandes
frais de la guerre le Roi doubla le prix du sel qui ne valait que deux sous
la livre il nous fallut d'abord le payer quatre, et un liard, imposition
insupportable surtout dans les pays de montagne. Voilà comme se passèrent
cinq années de guerre, quels ont été nos troubles et
nos afflictions [105]. "
Les Sardes en Provence
(1746).
Puis, les Sardes envahirent la Provence, en décembre 1746.
Battue et refoulée jusqu’à Fréjus, la France
fut sauvée par la révolte de Gênes et les Sardes se replièrent
sur le Comté de Nice et, de là, vers le Piémont, par
le col de Tende (janvier 1747), tous délabrés et en très
mauvais équipage sans cependant qu'il se soit faite aucune résistance
ni donnée aucune bataille [105].
Les Français reprirent Nice, puis bataillèrent dans
la vallée de la Roya, à la Turbie et à Menton.
Retour dans les Alpes
(1747).
Le général Guillaume nous raconte la suite de la
guerre : "En 1747, une campagne se déroule encore dans la région.
Confiée au chevalier de Belle-Isle qui dispose de 20 bataillons et
de 40 pièces d'artillerie, elle vise à nous emparer des hauteurs
de l'Assiette qui séparent les vallées de la Doire Ripaire
et du Cluson et sur lesquelles les Piémontais occupaient de fortes
positions interdisant de notre part toute progression sur Suse ou sur Pignerol.
Une attaque, pourtant menée vigoureusement, échoue. Les blessés
affluent à Salbertrand. Le repli sur Montgenèvre est ordonné.
Ce nouvel échec subi par nos troupes face aux Piémontais, représente
la dernière tentative de rétablir, au-delà de la crête
des Alpes, le glacis protecteur des vallées vaudoises qui couvrait
jadis le Briançonnais et le Queyras."
Don Tholosan :Le chevalier de Belleîle ayant eu ordre
de se rendre à Briançon avec plus de cinquante bataillons,
étant entré dans les vallées d'Oulx et Pragela dans
le dessein de venir prendre Fenestrelles, voulut attaquer le col de la Siete,
sur lequel nos troupes étaient avantageusement retranchées,
échoua, ayant voulu brusquer ce poste en plein midi, il y perdit la
vie avec les principaux officiers de son armée, après y avoir
laissé environ dix mille hommes, tant morts, que blessées,
ou faits prisonniers [105].
Cet échec répandit la terreur dans l'armée
des Français, qui se replia dans le Briançonnais et ne pensa
qu'à guérir ses blessures, et à se tenir sur la défensive
tout le reste de la campagne : cette affaire arriva au mois de juillet 1747
et on peut dire qu'elle donna un bon branle pour la conclusion de la paix
que se fit en 1748 [105].
Les traités de
paix de 1748.
Le désaccord entre le Piémont et la France s’éteint
avec le traité d’Aquigrana du 18 octobre 1748 et s’en est fini des
guerres dans la Castellata, jusqu’à la Révolution.
Le traité d'Aix-la-Chapelle (1748) met un point final à
ces conflits.